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“En vrac” par Madjid Khelassi : Appelé à d’autres fonctions…

3 ministres appelés à d’autres fonctions…formule très made in Algeria pour ne pas dire limogés, remerciés , dégommés. 

Qu’est ce qui fait courir les mecs candidats aux maroquins  ministériels? Le salaire? Le prestige? La  retraite dorée à vie, même si le ministre n’a passé qu’un trimestre dans son secteur? 

La réponse se dilue dans les synapses des cortex. Mais pas que. 

Car un ministre est d’abord un accouru, un ambitieux sans limite, à tel point que certains donneraient la moitié de leur vie, rien que pour passer une journée dans un koursi ministériel. 

Vie et œuvre des ministres made in bladi…Berline allemande, chauffeur cousiné , gardes du corps, logement, cuisinier, et tutti quanti. 

Côté job , c’est toujours…appliquer les instructions du président. Tant  il est presque impossible de voir un ministre prendre des initiatives personnelles.  

Tout est « Fi itar  taalimat rais El djemhouria». Tonalité neutre, strophes répétées et visage polychrome via les  mystérieuses irisations du poste, qui fait du titulaire un étonnant acteur du muet. 

Ce serait presque « comme il a dit lui ». Mais avec moins d’humour et beaucoup de vassalité. 

Nos ministres sont souvent en état d’hypnose permanente dit-on dans les cafés du commerce. 

Ils ont la trouille de tout. Trouille de signer, de nommer, de décider, d’entreprendre. 

Le poste est une résidence surveillée , une piste glissante , un corridor de la disgrâce.  

Zelqa b’felqa, selon une formule spirite bien algérienne. Être ministre décentralise les sentiments. Et déshumanise à souhait. Le job lui est une lassitude sans effort.  

Il est 10 heures. C’est jour du conseil des ministres. Le président parle et les ministres écoutent. 

Le trac est à couper au couteau.  Aucun n’ose le moindre mot.  Sauf ceux qui ont été missionés la semaine d’avant.  

Sinon c’est une présence  avec un courage qui s’excuse , une sensibilité qui se perd , et un culot qui a définitivement déserté les poitrines. 

Ils sont combien les ministres que l’Algérie a consommé depuis 1962 ? Des milliers ? Sûrement. 

Mais bien peu sont restés dans les mémoires. Le reste ne sont que des noms dans les registres de leur généreuse caisse de retraite dorée. 

Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne dit-on.  Chez nous le bec ministériel  est souvent fermé . 

Mais pour démissionner, on attend toujours d’être appelé à d’autres fonctions. Donc éjecté…sans gloire.  

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