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Par Anouar El Andaloussi / gaz : Comment concilier l’économique et l’écologique dans un monde en crise

Les problèmes économiques du monde se superposent, les questions géostratégiques s’emballent alors que les Etats s’échinent à trouver des réponses aux nombreuses préoccupations des populations. Au Nord comme au Sud, les élites sont démunies pour trouver des sorties de crises. Les recompositions géopolitiques se font et se défont au gré des évènements. Le 7e sommet du GECF à Alger a été un succès dans un univers de turbulence. La déclaration d’Alger a été un révélateur de la situation que vit le monde aujourd’hui. Les signataires de la déclaration ont insisté sur les « droits souverains absolus et permanents des pays membres sur leurs ressources en gaz naturel. » Cette mention en dit long sur les risques qui pourraient découler d’une crise grave dans les relations internationales. L’affirmation de la souveraineté sur les ressources naturelles exprime à la fois un danger et une solidarité. La même déclaration cherche une légitimité internationale en reconnaissant « le rôle fondamental du gaz naturel dans la réalisation des Objectifs de développement durables des Nations Unies … et la garantie d’un accès universel à une énergie abordable, fiable, durable et moderne pour tous. »

Elle réaffirme, par ailleurs, l’importance des risques et les défis des marchés découlant de la situation géopolitique et la situation économique… Les risques touchant aux infrastructures sensibles et leur protection des catastrophes naturelles, des incidents techniques, et des menaces d’origine anthropique.

Cette recherche d’une sécurisation des infrastructures gazières renvoie à des responsabilités des Etats pour garantir un approvisionnement en gaz au profit de tous. Cette vision globale est corroborée par la déclaration :

« Les contributions du gaz naturel, ami de l’environnement, à la lutte contre les changements climatiques et son importance pour consacrer des transitions énergétiques justes, équitables, ordonnées, inclusives et durables, tout en tenant compte des circonstances, capacités et priorités nationales et que la croissance économique, le progrès social et la protection de l’environnement sont trois piliers étroitement liés et complémentaires du développement durable. »

Les pays membres du GECF lancent des messages forts aux agissements de certaines puissances hors du cadre des Nations Unies pour imposer des restrictions économiques et financières : « Notre condamnation de toutes les restrictions économiques unilatérales entreprises sans l’approbation préalable du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que l’application extraterritoriale de toutes mesures, lois et réglementations nationales à l’encontre des pays membres du GECF qui impactent négativement le développement et le commerce du gaz naturel et mettent en péril la sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel.»

La déclaration revient sur l’importance des investissements dans ce secteur capitalistique et dont les rendements ne peuvent être qu’à long terme, ce qui augmente le risque pour les investisseurs. L’abondance du gaz ne signifie pas sa disponibilité immédiate et à moindre coût ; les investissements sont importants et les délais de réalisation des infrastructures de production et de transports sont assez long (5 à 7 ans). Les membres du GECF expriment cette crainte par : « Notre appel à des investissements opportuns pour la stabilité du marché, un flux sans entrave des ressources financières, l’accès à la technologie et le transfert de connaissances de manière non discriminatoire.»

 Soutenir le rôle fondamental des contrats de gaz naturel à long terme, ainsi qu’une tarification basée sur une indexation pétrole/produits pétroliers, pour garantir des investissements réguliers dans le développement des ressources en gaz naturel.

Au final, les pays membres de la Conférence ont pris conscience des enjeux du commerce du gaz dans le cadre des politiques liées aux changements climatiques et aux restrictions réglementaires et fiscales (taxe carbone) imposées aux énergies fossiles. Par cette déclaration, ils soulignent que le gaz naturel ne peut être rangé dans la même catégorie que les autres énergies fossiles, pétrole et charbon. Au contraire, le gaz naturel est une énergie moins polluante et surtout une énergie de transition par excellence.

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