L’année 2019, qui tire à sa fin, aura été l’une des plus marquantes pour une Algérie dont l’histoire post-indépendance fut souvent tout… sauf un fleuve tranquille. Début 2019, Boutef jette l’éponge sous la pression d’un mouvement inattendu et surtout lâché par un de ses plus fervent soutien Ahmed Gaïd Salah. La suite, on la connaît : Bensalah, la Issaba, l’élection de Tebboune et tutti quanti. Mais une chose que personne n’attendait est bien entendu la mort de Gaïd Salah. Séisme politique, a dit une télé du Moyen-Orient vite relayée par les chaînes zélées de notre paysage médiatique. Décédé, juste après l’intronisation de Abdelmadjid Tebboune comme président post-Issaba, sa disparition intervient dans une séquence que personne n’imaginait. Et questionne plus que jamais sur la suite des événements à venir. Restera-t-on dans les hommes passent, le système demeure ou entrera-t-on dans les gouvernants passent, le peuple demeure ? Questions sur la disparition d’AGS et le futur proche d’un pays qui s’interroge. Curieux destin que celui de Gaïd Salah dont la figure– depuis la naissance du Hirak et le départ de Boutef – concentre de manière saisissante les aspects essentiels d’un temps d’oscillation, pendant lequel a pivoté le cours des événements politiques et qu’on peut considérer comme un basculement si ce n’est une situation nouvelle, inédite. Les férus d’histoire immédiate remonteront certainement le cours du temps passé et à venir pour théoriser sur l’après-Gaïd Salah. Et il ne sera question que du rôle de l’armée. Armée qui, depuis l’indépendance, exerçait un pouvoir de fait et laissant au Président la proue d’un navire qu’il ne conduit pas. Ces questionnements, pris dans la glaise d’un système monolithique, semble ne pas envisager cette fois-ci aussi, le retour des militaires dans les casernes. Ce retour bien entendu ne signifiera pas une disqualification de l’armée mais plutôt une émancipation de la chose politique. Ce qui lui permettrait de se transformer en armée moderne, technologique, républicaine qui n’aura plus à gérer les gouvernements et les présidents. Joli rêve que ce partage des eaux qui nous renvoie à la métaphore du chacun son métier. Curieusement, certains pensent que cet épisode, après l’épisode de la chute de Boutef, ressemble à la fin de l’ex Union soviétique. Télescopage des époques et de l’histoire qu’égaye une plaisanterie que le peuple distribue : tous les pays du monde ont une armée, sauf en Algérie où c’est l’armée qui a un pays. Mais on parie déjà que rien ne sera jamais plus comme avant. |
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