S’il existe une recette, un mode d’emploi, ou une notice, pour essayer de comprendre comment fonctionne les relations algéro-françaises, nous sommes absolument certains que personne n’a encore mis la main dessus.
Une atmosphère de réchauffement particulière des relations, soulignée par les présidents Tebboune et Macron, une visite de haut niveau programmée, empaquetée et ficelée, devait arriver à Alger le week-end passé…Et vlan ! Tout saute sur une mine de quiproquos ! Cancelled disent les anglais ! C’est reparti comme… en quarantaine prolongée des relations.
Ici et là bas on suppute, on se perd en conjectures. A qui la faute? Au Covid et ses gestes barrières devenus des prétextes diplomatiques? A l’intention du mouvement présidentiel LREM, qui envisage d’ouvrir un bureau à Dakhla en territoire néo-marocain ? Au format de la délégation et la durée de sa visite ? Ou aux propos du ministre algérien du travail, qui déclare ex nihilo, que la France est notre «ennemi éternel et traditionnel»?
Trop de choses sont venues s’imbriquer cette semaine dans les relations archi-tumultueuses entre Alger et Paris. Trop de grains de sables dans une machine ,qui date du siècle dernier, et qu’on peine à rénover .
Alger -Paris ou l’impossible réification des relations…encore sous l’éteignoir de la colonisation.
Pour faire pathos, Macron a «missioné» un ambassadeur très au parfum de l’humus algérianus.
Parlant arabe classique et dialectal, ayant pour épouse une algérienne…d’origine, fils de son père amoureux de l’Algérie, le chef de la mission diplomatique française, s’empêtre malgré cela, comme ses prédécesseurs dans la forêt des relations. Ce n’est pas un ambassadeur qu’il faut pour l’Algérie mais dix…pour dépoussiérer 60 ans de dossiers laissés sous le coude du déni.
Quid des relations, qui depuis 1962 font l’objet d’une inexplicable « objectification» de la France vis-à-vis de l’Algérie ? Cette attitude, presque philosophique, rend la chose algéro-française presque impossible.
L’Algérie…C’est presque une poste restante dans le courrier diplomatique français. De temps à autre on prend une vieille missive et on relance. Résultat : Ça fait illusion puis ça fait pschitt !
La politique étrangère française vis-à-vis de l’Algérie, même si elle a fait couler des tonnes d’encre, a fini par ressembler à un miroir déformant qui fait «flouter» tout ce qui ressemble à une relation.
Relation qui mérite d’être définitivement rangée au musée des arts décoratifs.
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