« L’algérien ne peut être que musulman » a déclaré Bouabdallah Ghoulamallah , président du haut conseil islamique et ancien ministre des affaires religieuses.
Exit Maurice Audin, Fernand Yveton, Annie Steiner, Henry Maillot, Jacqueline Guerroudj, Danielle Mine, Henri CurieL, Jean Senac, Henri Alle, Francis Jeanson et ses porteurs de valises, ainsi que les membres du Manifeste des 121.
Tous au piquet…semble dire l’ancien ministre des affaires religieuses sous Boutef !
Dérapage incontrôlé de Mr Ghoulamallah ou vision étriqué de l’algérianité des uns et pas des autres ?
Les propos pour le moins égotistes font se croiser sans convaincre les arguties du non-sens et la prééminence de la religion sur la nationalité.
«L’islam et le nationalisme sont les 2 faces d’une même pièce» à t-il estimé, faisant fi de ses compatriotes non musulmans qui ont combattu pour l’indépendance de l’Algérie.
Aux placard les guillotinés, les torturés, les disparus non musulmans de la révolution algérienne. La postérité se fige dans une tristesse monothéiste.
Ghoulamallah sort de la fatwa et se perd dans le code de la déchéance…de rationalité.
Fernand Yveton fut decapité par la même guillotine que Zabana, et les bourreaux autant que les juges, ne se sont pas demandé s’il était musulman ou non.
Yveton fut un « chahid » de la cause algérienne et les chouhadas, nous a-t-on appris, ont la promesse du paradis.
Question : Qui est plus algérien qu’un français d’Algérie qui donna sa vie pour l’indépendance de l’Algérie ?
Et à ce que l’on sache , Mr Ghoulamallah, tout en étant un Uléma , n’a pas vocation à dire qui est algérien et qui ne ne l’est pas . Car via cette sortie inattendue, il sort de son rôle d’exégète pour endosser le frac du ministre des nationalités.
C’est déroutant, ça fait le buzz, mais ne change pas un algérien en étranger ou musulman en une nationalité.
