Emmanuel Macron s’inquiète t-il à ce point de ne pas étrenner un second mandat présidentiel, jusqu’à s’aventurer sur des sentiers qu’il n’a jamais arpenté ?
Quelle mouche l’a piqué pour ruer sur les brancards de l’interminable histoire coloniale française en Algérie ? La mouche du coche…Zemmour , pourraient dire les férus des formules cinglantes.
Ou prend t-il la mouche du fait de sa déception, de ne pas avoir pu récolter les dividendes de ses tentatives de réconciliation avec l’ancienne colonie ?
Il ne va pas sans dire, que la sortie de Macron est loin d’être une « bévue » accidentelle et encore moins des propos sortis de leur contexte. Car le timing de cette sortie succède à la rupture des relations diplomatiques de l’Algérie avec le Maroc.
Ce qui alimente moult supputations quant à l’envie de Macron de reconfigurer le paysage de cette stratégique région, en s’alliant définitivement au Maroc…qui rêve depuis des lustres d’une royale hégémonie régionale.
En tout cas, la lecture que Macron fait du récit colonial français, est sans précédent.
Il est des retournements politiques qui viennent un jour se coucher dans le lit des vérités inhumées…à dessein. Mais qui ne tiennent jamais la route face à l’intangible vérité historique. N’est-ce pas Jupiter ?
Macron se demandant si une nation algérienne existait avant la colonisation française !
Le mille-feuille du roman colonial, incarné par une boutade, fait bégayer l’histoire jusqu’à la travestir.
Avant la colo, c’était le néant…Pas de nation algérienne, juste quelques peuplades hétéroclites et puis la France coloniale est venue : gallo- romaine, syncrétique et savante .
Elle inventera, dans ces îles safranées et dans le vaste territoire, des concepts auxquels applaudirent les poètes des lumières dont Hugo. Enfumades, expropriations, assassinats de masse précéderont la criminelle trinité coloniale: peuplement, exploitation, extermination.
L’empire dit trouver en Algérie le soleil d’Austerlitz qui lui manqua à Waterloo.
Colo et colons, cocos et fripons, profits et pognons…132 ans de pillage appelé apport civilisateur !
La Nation algérienne, baptisée indigène, survécut dans « l’attente » de sa disparition programmée.
1954- 1962 : Une guerre d’indépendance surprit le colonisateur et renvoya la France à Waterloo, Vichy, Dien-Bien-Phu.
Septembre 2021 : Macron pensait traverser la rue pour nous distiller un cours d’histoire. C’est raté.
Et vain.