«Tenez-vous prêts»…a dit l’armée algérienne pour faire face à la menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région.
La région étant, bien entendu, la région Ouest, c’est-à-dire la frontière algéro-marocaine où les bruits de bottes se font entendre depuis la violation du cessez-le-feu par le Maroc via une action violente sur le Polisario, dans la zone tampon d’El Guerguerat.
Ah le Maroc et nous…cela date de presque de la lampe à huile.
1963 : Guerre des sables du nom d’un conflit entre les 2 pays sur le tracé de la frontière héritée du colonialisme et que le royaume veut modifier.
1972, les accords d’Ifrane entérinent les décisions d’un tracé définitif des frontières .
1975, mort de Franco et retrait de l’ex Rio de Oro de l’ancienne puissance administrante, l’Espagne.
Le Maroc aux aguets « avale » ce bout de terre donnant sur l’Atlantique. L’Algerie dit non.
Frictions et mini guerre avec Amgala pour point d’orgue. Et depuis, ce conflit du Sahara-occidental perdure. Un conflit oublié dont personne ne parle et qui ne fait jamais les titres en Europe et encore moins outre-Atlantique. Un conflit dont la dernière occurrence a de quoi inquiéter. Car les parties en présence et à proximité sont aux antipodes les unes des autres.
Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination, alors que le Maroc, qui considère l’ex-Rio de Oro comme une cause nationale, propose une autonomie sous sa souveraineté. Sur le terrain, le statu quo, qui prévaut depuis 45 ans, fait jouer au Maroc la politique du fait accompli avec des investissements massifs dans ce qu’il appelle « ses » provinces du sud.
Le conflit peut-il déborder du côté de la frontière algérienne ? Le « Tenez-vous prêts » de l’armée algérienne sonne comme tocsin.
Ira-t-on vers un conflit régional ? L’Algérie, maghrébine de cœur, ne fera pas dans l’agression mais fera sûrement dans la ( légitime) défense.
Le Maroc, dernier royaume d’Afrique, au chromo rétro, arbore les atours de la relique belliciste ( car soutenu par la France et les monarchies du Golfe), avec la bénédiction de son anachronique Makhzen, et joue au va-t-en guerre. En a-t-il les moyens, lui qui n’est jamais meilleur qu’en maraude et fait accompli ?
Les voleurs de sable ne récoltent que la poussière.
Pourquoi toute cette manigance Marocaine qui ne s’est manifestée qu’après le départ des espagnols de cette contrée.
Une histoire du Sahara occidental qui marqua l’épisode d’un peuple qui n’à compté que sur lui même. En 1884 l’Espagne place ce territoire sous son protectorat ; la prise de contrôle est confirmée par la conférence de Berlin de 1884-1885. Elle établit des comptoirs commerciaux et une présence militaire. Les frontières ne sont pas clairement définies, jusqu’aux traités entre la France et l’Espagne, datant du début du xxe siècle (traité de Paris de 1900, convention de Madrid de 1912 qui fait suite au traité de Fès instaurant un protectorat français). Les tribus locales luttent contre la puissance coloniale avec l’aide du sultan marocain. Mais , Cet appui cesse lorsque ce dernier est soumis à un protectorat franco-espagnol en 1912. Le Sahara espagnol est créé à partir des territoires de Rio de Oro et de Seguia el-Hamra en 1924. Il est administré en commun avec le territoire de Cap Juby (Tarfaya), séparément des territoires marocains sous protectorat espagnol. L’Espagne réorganise ces territoires en Afrique occidentale espagnole (1946-1958), puis en Sahara espagnol. Oui Sahara espagnol sans le le Maroc ne vienne mettre le petit doigt.
Après le départ des espagnols , le Maroc propose une partie de ce territoire à la Mauritanie . Après le putsch en Mauritanie qui renverse Moktar Ould Daddah en juillet 1978, le Front Polisario déclare un cessez-le-feu unilatéral avec Nouakchott. Le cessez-le-feu est approuvé par l’ONU et le 10 août 1979 un traité de paix est signé dans lequel la Mauritanie cède sa partie du Sahara au Front Polisario. Le 14 août 1979, le Maroc annonce l’annexion de l’ancien territoire mauritanien.Depuis le départ des Espagnols, l’ONU considère que le Sahara occidental est un territoire sans administration. En 2002, un avis de droit de Hans Corell, vice-secrétaire général aux questions de droit, conclut que le Maroc n’est pas la puissance administrante du territoire. Le document S/2002/161 indique : « Le 14 novembre 1975, une déclaration de principes sur le Sahara occidental a été signée à Madrid par l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie (l’accord de Madrid). Dans un rapport publié en 2006 par Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, il est indiqué qu’aucun État membre de l’ONU ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
La République sahraouie est de plus en plus isolée au niveau international mais l’Algérie soutient le Sahara occidental au nom des droits des peuples à l’autodétermination et l’inviolabilité des frontières coloniales. Sa position officielle est « qu’elle n’a pas de revendications territoriales sur le Sahara occidental, qu’elle n’est pas partie prenante dans le conflit qui oppose la RASD et le royaume du Maroc, et que son soutien aux indépendantistes sahraouis relève de ses principes d’aide à tous les peuples qui luttent pour la décolonisation de leur pays à travers le monde . L’Algérie réaffirme, à chaque attaque médiatique, qu’elle n’est pas concernée par le conflit et qu’elle se contente de soutenir les résolutions de l’ONU.