Le charlatanisme, -ses gourous, ses phrases toutes faites, son périple autour des aberrations– est toujours dans l’air du temps…algérien. Même la terrible pandémie, qui ébranle la planète, n’a pas découragé ses adeptes. Cette fois-ci, nous eûmes droit à un numéro qui relègue le surréalisme à un jeu d’enfant.
Une pseudo-guérisseuse, invitée sur une chaîne de télé privée, nous livre en live la technique du dépistage du Coronavirus.
Simple comme bonjour cette technique qui consiste à faire sniffer une dose de tabac à priser ou à chiquer à un supposé malade du Coronavirus, et attendre qu’il éternue 3 fois pour voir s’il est atteint du COVID-19 ou pas!!! Ne manquaient que les djinns nés des flammes d’un feu sans fumée. Une monstruosité et le ridicule qui va avec. Après l’invention du siècle par un chercheur faussaire, (parrainé par le ministre de la Santé de l’époque) qui proposait nous guérir du diabète avec un complément alimentaire nommé « Rahmat Rabbi », on pensait être guéri de ces charlatans cycliques au cerveau irrémédiablement ravagé.
Que nenni ! Chez nous, la nuit trouble des charlatans n’a jamais eu peur du soleil rédempteur des scientifiques.
Et la primauté du Sehhar sur le toubib est depuis toujours consacrée dans la pratique et incrustée dans les mentalités.
Hrouz (talismans), gri-gri, shour, exorcisme, sont toujours les premiers remèdes qui conduisent à toujours inventer l’antique, pour soigner les maux même les plus récents. Comme si les sciences médicales devaient s’effacer devant des pratiques moyenâgeuses et dire : Hors charlatanisme point de salut !
La planète scientifique dans sa totalité se démène pour trouver la parade au premier fléau du 21e siècle. Labos, scientifiques, épidémiologistes, crédits gigantesques…tout ce joli monde est mobilisé pour endiguer ce fléau pour le moment sans succès. Et chez nous, une illuminée, nageant dans une antiquité qui sent toujours la pierre taillée, nous propose le premier test PCR à base de chique !
La chaîne télé, qui vient de nous offrir cet accouplement du ridicule et du tragique, fait voler en éclats nos nerfs et centupler notre dégoût.
Les télés-poubelles sont parfois plus dangereuses que les pandémies.
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