Premier défi du président Abdelmadjid Tebboune
Persuadé que les 54 engagements pris dans le cadre de son programme électoral, y compris parmi les réformes envisagées dans les domaines socio-économiques et culturel, cadrent avec le “vécu et les revendications du Hirak”, le président élu s’est dit convaincu qu’un dialogue “sérieux” entre les Algériens permettra de bâtir “l’Algérie nouvelle
Après le FFS et le MSP, c’est le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, qui vient de répondre favorablement à l’appel du président pour un dialogue sérieux. Sofiane Djilali a affirmé hier que son parti “a toujours défendu le principe du dialogue” en ajoutant s’attendre à des “gestes forts” de la part du Président élu, Abdelmadjid Tebboune. Lors d’une conférence de presse qu’il animée au siège de son parti, Djilali Sofiane a rappelé que Jil Jadid “n’a soutenu aucun candidat durant la présidentielle du 12 décembre. Cependant, conscients de la complexité de la situation que traverse le pays, nous interagirons avec responsabilité avec le nouveau président de la République”.
“Nous aurons à prendre position, en toute indépendance, sur les différents sujets”, a-t-il relevé, soulignant que sa formation politique “jugera, au fur et à mesure, des actes concrets que décideront les autorités, notamment en ce qui concerne la construction d’un Etat de droit et de la démocratie”.
Soulignant que son parti “a toujours défendu le principe du dialogue”, il a estimé que le mouvement populaire “a permis de démanteler un régime corrompu et dangereux pour leur peuple, et ce dans un pacifisme admirable”
Outre ces partis politiques connus comme « forces de l’opposition », les partis proches du pouvoir, les associations et des personnalités ont tous répondu favorablement à l’appel du président élu.
“Je m’adresse directement au Hirak, que j’ai à maintes reprises qualifié de béni, pour lui tendre la main afin d’amorcer un dialogue sérieux au service de l’Algérie et seulement l’Algérie”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle. Ainsi le premier concerné n’a pas encore répondu même si durant les marches du vendredi et celle d’hier les manifestants refusent à la fois le dialogue dans sa globalité et rejettent l’idée que le Hirak soient représenté par quiconque.
Mais Abdelmadjid Tebboune sait séduire ces manifestants toujours réticents en rendant hommage au Hirak qui a « permis l’émergence de plusieurs mécanismes”, à l’instar de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) “a remis l’Algérie sur les rails de la légitimité, la préservant ainsi de l’aventurisme et des manœuvres qui ont failli torpiller le peuple algérien”. Encore une promesse du président « œuvrer à rendre justice à toutes les victimes de la “Issaba” (bande criminelle).
Abdelmadjid Tebboune avait répété plusieurs fois qu’il est temps « de concrétiser les engagements pris lors de la campagne électorale, sans aucune exclusion ou marginalisation, ni intention de vengeance”, soulignant qu’il œuvrerait avec “toutes les parties pour tourner la page du passé et aller vers une Nouvelle République avec un nouveau esprit et une nouvelle approche”.
Il est vrai que le président de la République élu Abdelmadjid Tebboune s’est engagé, durant sa campagne électorale, à répondre aux aspirations “légitimes” exprimées par le Hirak, qualifiant ce mouvement populaire de “bénédiction” qui a permis à l’Algérie « d’éviter des catastrophes”.
Cet engagement a été réitéré encore une fois par « les hommes » du président élu hier en le paraphrasant “Je m’adresse directement au Hirak, que j’ai, à maintes reprises, qualifié de bénédiction, pour lui tendre la main afin d’amorcer un dialogue sérieux au service de l’Algérie, et l’Algérie seule”
Des réformes qui cadrent avec les revendications du mouvement populaire
La volonté affichée par le premier magistrat du pays à répondre aux aspirations du Hirak a été traduite par les 54 engagements contenus dans son programme électoral, placé sous le thème “Engagés pour le changement, capables de le réaliser” qui vise à l’instauration d’une “nouvelle République”.
En effet, le candidat indépendant s’était engagé à “tout entreprendre pour réaliser les attentes et aspirations légitimes portées par le Hirak du 22 février”.
Dans ce sillage, il avait annoncé une “profonde réforme” de la Constitution, en associant notamment des universitaires, des intellectuels, des spécialistes et des membres de la communauté nationale établie à l’étranger pour “une reformulation du cadre juridique des élections, un renforcement de la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique, et une mise en place de mécanismes garantissant la probité des fonctionnaires publics”.
Parmi les autres priorités du président élu en matière de prise en charge des revendications portées par les acteurs du Hirak, figure aussi la révision de la Loi électorale afin de doter, a-t-il souligné, “le pays d’institutions élues légitimement par le biais d’élections honnêtes libérées de l’emprise de l’argent”.
La composante du prochain gouvernement, qui comprendra des ministres jeunes de moins de
30 ans, constituera également aussi une des réponses aux attentes exprimées par le mouvement populaire.
M.Tebboune a promis, par ailleurs, de consolider la liberté de la presse et de soutenir les organisations et associations afin d’édifier une “société civile libre et active en mesure d’assumer sa responsabilité en tant que contre-pouvoir”.