Abdelmadjid Tebboune tend la main au Hirak… « j’ai toujours dit que je serai aux côtés des jeunes et, à travers eux, je m’adresse au Hirak. J’ai déjà dit que c’est un Hirak béni. Je lui tends la main pour un dialogue sérieux pour l’Algérie ». « Et c’est de ce Hirak que sont sortis les mécanismes du dialogue…etc. ». Hirak Moubarak, a dit Tebboune comme pour lui donner un sens presque sacerdotal.
La pensée ne serait-elle plus unique ? L’instinct civique de ce nouveau peuple ( le Hirak ) pousse-t-il vers plus de république, moins de déni ? Autant de questions qui filent le blues et l’espoir en même temps.
Il était une fois le 22 février 2019…naissance d’un mouvement qui s’auto-nomma Hirak.
Et le Hirak devint torrent ! Il emporta Boutef, ses ministres, ses rabatteurs, ses courtisans, ses affidés. Il désencombra les consciences, redonna à tous la dignité, réinventa la pratique contestataire et redonna des traits civilisés à un pays sur lequel personne ne misait un kopeck.
Un 5e mandat sur les tréteaux et des forains politiques disparurent en moins de temps que l’aurore d’un mouvement pacifique vite baptisée révolution joyeuse voire du sourire qui, en un week-end sertit l’Algérie à son nouveau destin.
Les élections vinrent. Le Hirak les refusa. Tebboune sortit des urnes et promis dès les premières heures de son élection qu’il tendait la main au Hirak !!!
Premières puissances des mots qu’il ne faut pas dissocier de la lettre ? Ou euphorie des premiers instants du sacre présidentiel ? Le peuple, souvent échaudé, attend de voir ou de palper cette main tendue. Et le système politique algérien, paradis de l’oxymore, a souvent toujours fait des promesses sans lendemain.
Tebboune jouant d’entrée la main tendue au Hirak ? Les désillusions sont souvent à l’ombre des promesses. Et les promesses se sont souvent évanouies entre discours et acrostiches. Main tendue ! Chiche ! Pour regagner des siècles de temps perdu.