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Emigration clandestine : démantèlement d’un réseau transfrontalier transportant des Africains

Les éléments de la Gendarmerie nationale ont arrêté, à Blida, 12 suspects, âgés de 24 à 56 ans, dont deux ressortissants africains, pour le délit de trafic de migrants, dans le cadre d’un groupe criminel organisé transnational. Ils ont également saisi 12 téléphones portables, un véhicule utilitaire et 4 voitures de tourisme utilisées dans  ce trafic illicite de migrants africains.

La Gendarmerie nationale de Blida a démantelé un réseau criminel organisé transnational spécialisé dans l’émigration clandestine de ressortissants africains. Un communiqué de ce corps de sécurité a expliqué, hier, que des informations ont été reçues par les membres du groupement de recherche de la Gendarmerie Nationale à Blida, à travers un signalement via le numéro vert 55-10, concernant des Algériens recevant des ressortissants africains à Blida, en coordination avec deux ressortissants africains considérés comme des intermédiaires d’un réseau criminel qui a la charge de transporter, la nuit, des ressortissants africains à partir de plusieurs wilayas du sud et de l’intérieur du pays vers Blida, en échange d’importantes sommes d’argent.

L’opération a abouti à l’arrestation de 12 suspects, âgés de 24 à 56 ans, dont deux ressortissants africains, pour le délit de trafic de migrants, dans le cadre d’un groupe criminel organisé transnational, et à la saisie de 12 téléphones portables, d’un véhicule utilitaire, et 4 voitures de tourisme qui ont été utilisées dans  le trafic illicite de migrants africains.

En décembre dernier, des membres du groupement de recherche de la Gendarmerie Nationale à Médéa ont pu mener une opération similaire et arrêter un véhicule venant de la commune de Ksar Boukhari, au sud de Médéa, en direction de la ville de Blida, prenant l’autoroute nord/sud,  conduit par deux Algériens et à bord de lequel se trouvent onze personnes (une personne de nationalité africaine). Les gendarmes ont récupéré une importante somme d’argent en monnaie nationale qui était en possession des passeurs et les ressortissants africains.

Nadir Arbaoui, alors représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, avait révélé, lors d’un forum sur les migrations internationales organisé par l’Assemblée générale de l’ONU, il y a deux ans, que l’Algérie “a démantelé, au cours des années 2020-2021, 400 réseaux de passeurs”, soulignant que l’Algérie s’emploie à sécuriser ses frontières maritimes et terrestres, afin de faire face au trafic de migrants et de lutter contre les réseaux de traite des êtres humains, à travers des mécanismes de coopération régionale tels que le programme frontalier de l’Union africaine et des comités frontaliers bilatéraux avec les pays voisins, pour assurer une coordination accrue dans la lutte contre les passeurs, tout en renforçant la législation nationale pour la rendre compatible avec les accords internationaux en la matière.

Il y a lieu de souligner que depuis que la junte militaire au pouvoir au Niger a aboli la loi criminalisant le trafic de migrants (loi 036/2015), en novembre 2023, le flux d’immigrants illégaux vers l’Algérie, la Tunisie et la Libye a augmenté. Selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations, publié en février dernier, dans le nord du Niger, région considérée comme un couloir pour les migrants venus d’Afrique subsaharienne dans le but de rejoindre la Libye, l’Algérie ou l’Europe, les flux transfrontaliers ont augmenté de 50 %  par rapport à décembre 2023, tandis que les flux en provenance du Niger ont augmenté,  en général, de 69%. Le rapport de l’organisation indique que 75% des migrants arrêtés à la frontière sont du Niger, tandis que ceux en provenance du Nigeria et du Tchad et du Mali sont respectivement de 7%, 5% et 2%.

L’organisation a expliqué que la grande majorité des citoyens nigériens pratiquent ce qu’on appelle une migration « circulaire » entre le Niger et les pays du Maghreb à la recherche d’opportunités économiques, contrairement aux immigrants d’autres nationalités qui se dirigent vers l’Europe.

Au cours de la première semaine de mai dernier (du 1er au 7 mai), des détachements de l’Armée nationale populaire ont arrêté, selon un décompte publié par la revue “El Djeich”, 289 migrants clandestins de différentes nationalités”. Pour ce qui est du mois d’avril dernier, pas moins de  2.121 migrants clandestins de différentes nationalités ont été arrêtés. Le nombre total de migrants clandestins  arrêtés au cours de l’année 2023,  selon un décompte établi par le ministère de la Défense,  s’est élevé à 14.814.

Mahdi. B

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