Accueil / National / C’est de lui que dépend l’avenir de l’Algérie  

C’est de lui que dépend l’avenir de l’Algérie  

La Journée internationale de la jeunesse, célébrée chaque 12 août, est passée presque inaperçue en Algérie. Or, cette tranche d’âge est de loin la plus nombreuse, la plus dynamique et la plus concernée par l’avenir du pays.

Contrairement aux apparences, la population algérienne poursuit son vieillissement depuis une trentaine d’années même si l’âge moyen des habitants tourne autour de 29 ans (contre 28 en 2009). L’âge médian (qui divise la population en deux groupes numériquement égaux) est, lui, passé de 24,5 ans à 27,7 ans durant la dernière décennie.  

D’autre part, les individus en âge de travailler qui se recrutent dans la tranche des 15 à 59 ans forment près de 60% du total mais leur poids ne cesse de décroître au fil des ans au profit des personnes âgées dont l’effectif est en augmentation. Ainsi les séniors âgés de plus de 65 ans composent aujourd’hui à peu près 10% de la population globale.

Le facteur premier de cette baisse est la faiblesse de la fécondité des Algériennes qui, au début des années 1980, mettaient au monde en moyenne sept enfants contre moins de trois de nos jours. Le deuxième facteur réside dans le recul de l’âge au premier mariage qui était en moyenne de 18 après l’indépendance contre environ 30, ces temps-ci.

La combinaison de tous ces éléments et d’autres font que l’Algérie risque de perdre sa principale richesse : sa jeunesse qui constituait près de deux tiers de la population jusqu’au début des années 1990.

Avec un niveau de développement qui peine à s’améliorer, un chômage encore important, des conditions de vie, par conséquent, peu satisfaisantes, les jeunes voient dans une grande proportion leur avenir hors du pays. Les plus téméraires (voire suicidaires) tentent la migration clandestine par mer et deviennent ainsi des proies à des passeurs sans états d’âmes, tandis que les plus talentueux, les plus instruits comptent faire valoir leurs diplômes et leur capacités à l’étranger. Même les parents se saignent pour envoyer leur progéniture parfaire sa formation dans les pays occidentaux et éventuellement trouver une place de choix.

Si la tendance se poursuit avec une réduction de la fécondité, de la natalité, du nombre de mariages, en parallèle à la hausse du taux de divorces et de la migration, il faut s’attendre à une détérioration à terme de la richesse nationale. Les vieux sont des consommateurs improductifs qui ont besoin de soins et d’assistance. Le pays a plus besoin de bras et de cerveaux que de bouches à nourrir.

Nouvelle façon de considérer l’économie

Pour l’instant, le pétrole et le gaz permettent de financer les importations et maintenir la paix sociale. Une telle situation sera considérée comme un luxe durant les prochaines années.

D’autre part, les auteurs de la politique nationale de l’investissement semblent croire que le monde continuera à consommer comme il l’a fait depuis la révolution industrielle et, particulièrement, depuis le milieu du 20e siècle. Or, le changement climatique et ses conséquences sur la vie sur terre dictent une nouvelle façon de considérer l’économie en fonction des enjeux écologiques et démographiques.  

Partout dans le monde, ce sont les jeunes qui se mobilisent pour sauver la planète de la catastrophe que leurs aînés ont créée.

En Algérie, la culture du développement continue à penser le progrès à travers les machines voraces en énergies et prolifiques en pollution pour mettre sur le marché des produits de plus en plus décriés au regard de leur effet néfaste sur l’environnement.

Les pays qui suivent cette voie pour s’enrichir vont finalement perdre dans un proche futur. Un futur que le secrétaire général de l’Onu a défini à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse. Antonio Guterres a écrit «l’humanité dépend de l’énergie sans pareille, de l’inventivité et des contributions de la jeunesse du monde entier. Aujourd’hui et chaque jour, soutenons les jeunes et soyons à leurs côtés dans la construction d’un monde juste et durable, pour les humains et pour la planète». Il a expliqué que les compétences dont a besoin le monde aujourd’hui sont «les connaissances, les aptitudes, les valeurs et les comportements nécessaires pour vivre dans une société durable et économe en ressources, la développer et la soutenir».

Mohamed Badaoui

A propos LA NATION

Voir Aussi

Présidence de la république : mouvement partiel dans le corps des walis

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a opéré, mercredi, un mouvement partiel dans …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *