Ses avocats et sa famille tirent la sonnette d’alarme
Transféré depuis une semaine de la prison d’El-Harrach vers le CHU Mustapha-Pacha d’Alger où il a subi une intervention chirurgicale lourde (hernie ombilicale et occlusion intestinale), le moudjahid et ancien commandant de la Wilaya IV historique Lakhdar Bouregâa se trouve, au moment où nous mettons sous presse, dans un état critique.
Selon Me Rafaa, la santé de Lakhdar Bouregâa s’est sérieusement dégradée. Samedi dernier « je me suis déplacé au pénitencier du CHU Mustapha avec Me Meddour et nous avons constaté que M. Bouregâa a perdu beaucoup de poids et a fait un pic de fièvre inquiétant », a déclaré Me Rafaa. Outre son âge et l’opération qu’il vient de subir, M. Bouregâa avait déjà une santé fragile en plus des semaines qu’il a passé dans la prison. Son état de santé n’augure rien de bon”, alerte l’avocat. En homme de loi, le même avocat a estimé que “M. Bouregâa n’est un danger ni pour l’État algérien ni pour la nation. On aurait pu le mettre sous contrôle judiciaire ou encore sous résidence surveillée. Nous tirons la sonnette d’alarme car son état de santé inquiète sérieusement. D’autant que sa présence dans un pénitencier ne concourt pas à son amélioration. Les autorités compétentes doivent faire quelque chose pour le sauver de cette situation”.
De son côté, sa fille a alerté l’opinion publique quant à la santé de son père (lire la lettre de Nabila Bouregaa)
Depuis son transfert vers le CHU Mustapha, plusieurs appels à sa libération ont été lancés, notamment par sa famille, des familles de détenus, la société civile et des manifestants qui, chaque vendredi, rappellent le mérite de cet homme placé en détention préventive depuis la fin du mois de juin dernier à la prison d’El-Harrach.
Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir plusieurs véhicules de police stationnés à l’intérieur de l’hôpital Mustapha au moment où nous mettons sous presse.
Il est à signaler que le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) avait indiqué que « Lakhdar Bouregâa a été transféré en urgence de la prison d’El Harrach vers l’hôpital Mustapha-Bacha d’Alger, ce mardi soir sans informer ni sa famille, ni ses avocats ».
« Admis au service CCA, il a été opéré (occlusion intestinale) et a été transféré à la salle de réanimation. Actuellement, il se trouve dans une salle pour repos. Sa famille et plusieurs amis sont sur place mais ils n’ont pas pu rentrer le voir», ajoute le CNLD.
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Nabila Bouregaa : Aidez-nous
Bonjour à toutes et à tous,
Permettez-moi de me présenter. Je suis la fille du Moudjahid Lakhdar Bouregaa et comme vous le savez, sans doute, il a été opéré il y a quelques jours.
C’est pour informer le monde et prévenir de sa situation que j’écris aujourd’hui.
Arrivée à l’hôpital afin d’avoir des nouvelles de mon père, je n’ai pas été autorisée à lui rendre visite et ce n’est que pur hasard si je l’ai aperçu au détour d’un couloir sur un fauteuil roulant.
Il m’a souri mais son sourire était teinté de fatigue, je n’avais jamais vu mon père dans cet état. Mon père va sur ses 87 ans et au lieu d’être entouré des gens qui l’aiment, sa compagnie se résume à des policiers qui le surveillent et qui bloquent chaque entrée.
Ont-ils attrapé un dangereux criminel qui risque de s’enfuir à tout moment ?
Non, bien évidemment, non.
Son seul crime a été de défendre son pays. Crime qu’il commet depuis 65 ans et qui, si la situation ne change pas, lui coûtera la vie.
Soutien de la première heure du combat de mon Père et du Hirak, je vous avouerais néanmoins que je préfère mon Père en symbole vivant qu’en Martyr.
Aidez-nous à le libérer, aidez-nous à le sortir de cette situation.
Nabila Bouregaa
