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Situation au Mali : le forcing pacifiste d’Alger

L’Algérie semble fermement décidée à reprendre le dossier malien en main pour contribuer au retour de la stabilité dans ce pays voisin. Elle soutient la démarche de réconciliation, quoique encore timide, que semble vouloir entamer les parties maliennes en conflit depuis vingt ans.Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a présidé hier à Bamako, une réunion du groupe de la médiation internationale sur le Mali qui était en standby depuis 11 mois.

La rencontre avait pour objectif l’évaluation du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger datant de 2015. Les travaux ont “donné lieu à un échange franc et transparent sur les progrès enregistrés et les défis qui restent à relever par les parties maliennes (…) durant la phase de transition en cours”, a rapporté un communiqué du MAE.

L’Accord d’Alger a été signé par une alliance de groupes, par des groupes armés, par le gouvernement et ses affidés. Il s’agit d’un document décisif pour une stabilisation du pays sahélien pris dans la tourmente depuis le déclenchement, en 2012, de troubles indépendantistes et terroristes. Son application permettra la réintégration d’ex-rebelles et des mesures de décentralisation, mais celle-ci reste pour l’instant limitée.

En sa qualité de chef de file de la médiation et de président du Comité de Suivi, l’Algérie “s’est félicitée des résultats de la 6ème session de haut niveau du CSA” ouverte hier. Le département de Lamamra a, également, annoncé que des “rencontres formelles et informelles” sont” prévues dans les prochaines semaines”. Objectif : “promouvoir les conditions propices pour une relance effective, dynamique et consensuelle de la mise en œuvre de l’Accord”.

Le retour à la paix et à l’entente est conditionné, selon le CSA, par l’application, “dans les
délais les plus brefs”, de l’engagement pris par le gouvernement d’intégrer, en deux phases, au sein des structures de l’Etat malien, y compris les forces de défense et de
sécurité, de 26 000 ex-combattants et de la préparation d’une nouvelle Constitution.
La médiation internationale comprend plusieurs ministres des Affaires étrangères des Etats de la région et de hauts représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, ainsi que des organisations internationales et régionales impliquées dans le dossier malien, en l’occurrence l’ONU, l’UA, l’UE, la CEDEAO et l’OCI.
Ce panel est certes important et imposant mais, sur le terrain, les nerfs des parties en conflit sont encore à vif et les susceptibilités nombreuses. C’est pourquoi, le gouvernement du Colonel Assimi Goita et ses opposants sont obligés de se mettre autour d’une table de négociations pour mettre un terme à l’état critique que vit leur pays. Une situation qui risque de dégénérer une nouvelle fois jusqu’à justifier une nouvelle intervention étrangère.

Une telle issue inquiète forcément Alger, d’où le coup d’accélérateur qu’il vient de donner à la reprise du dialogue pour rétablir l’ordre dans ce pays qui souffre déjà d’une très grande pauvreté.  

Ali Younsi-Massi

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