Le départ de Belkacem Zeghmati, ministre de la justice du gouvernement est une surprise, compte tenu de son rôle non seulement dans le secteur de la justice, mais aussi dans sa dimension politique depuis la démission de l’ancien président de la république.
L’histoire retiendra que sous sa responsabilité comme garde des sceaux que l’Algérie a connu la plus vaste vague d’arrestations de hauts, très hauts responsables, civiles que militaires. Faut-il rappeler que derrière les barreaux se trouvent deux ex-premiers ministres, plusieurs ministres et des dizaines d’hommes d’affaires jadis intouchables. Et dans la plupart des cas, des peines très lourdes ont été prononcées.
A la cérémonie de passation de pouvoir avec son successeur, Abderrachid Tebbi, l’ex- premier président de la Cour suprême Jeudi, Belkacem Zeghmati a prononcé un discours, plutôt long pour ce genre de circonstance. Il s’agit de l’ultime occasion pour défendre son bilan à la tête d’un département.
Zeghmati quitte le ministère de la Justice avec le sentiment du devoir accompli. « Aujourd’hui, l’Algérie est arrivée à bon port. Il n’y a aucune inquiétude sur l’Algérie, et ce n’était pas facile ».
Rappelant la situation dans laquelle se trouvait l’Algérie en juillet 2019, un pays où les « institutions de l’Etat étaient quasi-inexistantes», il déclare, à l’adresse de ceux qui ont la « mémoire courte », avoir pris « cette responsabilité dans des conditions très difficiles ».
« En 2019, on avait des difficultés à trouver des hommes qui acceptaient des responsabilités », a-t-il encore lâché. «Quand, il a été fait appel à nous, on a accepté et nous avons affronté la réalité, et nous avons relevé le défi », s’est-il vanté.
Le désormais ex-ministre de la Justice rappelle le contexte dans lequel les hautes autorités du pays ont décidé d’organiser des élections présidentielles en décembre 2019. « Beaucoup misaient sur l’échec du processus», a-t-il dit, en affirmant que les présidentielles du 12 décembre étaient «propres » et « honnêtes ».
Il a aussi rappelé l’adoption de la nouvelle Constitution le 1er novembre 2020, et les législatives du 12 juin. « Il ne reste qu’à relever un autre défi, celui de relancer l’économie nationale. Je suis sûr que le peuple algérien réussira à le relever pour sortir définitivement de cette crise ».
Abir.N