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Politique sociale et relance économique : ce qui changera en 2022

L’année 2022 sera le banc d’essai pour tester les importants changements de pratiques en matière d’économie et politique sociale. Le FMI semble apprécier la nouvelle stratégie adoptée par les autorités algériennes.  

Les réformes engagées par le président Abdelmadjid Tebboune constitueront une pilule amère, du moins au début, et aboutiront à terme à la refonte du paysage économique du pays et de sa politique sociale. Le tabou de la suppression des subventions aux produits des premières nécessité a été finalement brisé et les autorités parlent maintenant franchement de la libéralisation des prix qui étaient soutenus par l’Etat. A la place, un système de compensation sera mis en place et se traduira le versement direct d’un montant en liquide aux salariés touchant un revenu inférieur à 120 mille dinars.

Un flou entoure, cependant, l’opération surtout qu’une grande partie de la main-d’œuvre est employée par le secteur privé et dans le secteur informel. Techniquement, le mécanisme semble logique et même bénéfique pour la santé financière du pays. Sauf qu’il ne pas omettre un facteur décisif susceptible de compromettre les chances de la réussite d’une telle transition : la bureaucratie qui caractérise l’administration algérienne. Comme l’argent est un besoin de tous les instants, les citoyens vivront mal que leur pouvoir d’achat chute dramatiquement sans que l’aide promise tarde à être décaissée.

Quoi qu’il en soit, à la lecture du dernier communiqué du Conseil des ministres, le pays n’a d’autre choix que d’épargner sous sur sous pour espérer échapper à l’effondrement de ses moyens de paiement. Même si ses recettes extérieures se sont améliorées depuis le début de l’année grâce à la reprise du marché des hydrocarbures, il lui est difficile de sortir rapidement d’une longue période de vache maigres.

Aussi, les autorités comptent rationaliser la dépense publique de manière drastique tout en cherchant à relancer la machine à produire et à exporter autre chose que les énergies fossiles à l’état brut.

Cette tendance semble apparemment plaire au Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI). L’institution internationale a donc félicité le gouvernement algérien pour l’adoption d’une stratégie de relance de la croissance et de réduction de la dépendance de l’économie vis-à-vis des hydrocarbures.

Le FMI a, en outre, salué «le nouveau plan d’action du Gouvernement, tout en partageant les priorités de réforme identifiées pour aider à la transition de l’Algérie vers un modèle de croissance plus inclusif et durable», selon un communiqué du ministère des Finances.

Le Conseil du FMI a également noté qu’en dépit de ce contexte de pandémie, «une reprise progressive est en cours en Algérie, même si quelques vulnérabilités persistent encore en raison des répercussions du covid-19 et de la prépondérance des hydrocarbures dans la structure de l’économie algérienne».

L’instance a, d’autre part, préconisé un «mix de politiques calibrées» à même de «soutenir la stabilité macroéconomique et promouvoir une croissance durable, résiliente et inclusive». Il a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre les efforts de la consolidation budgétaire en fonction de la pandémie situation épidémiologique, sans préjudice aux couches les plus vulnérables.

Les Algériens dans leur ensemble n’ont pas un bon souvenir de l’intervention du FMI dans leurs affaires. Ils gardent tous en mémoire le Plan d’ajustement structurel qu’il a imposé à leur pays durant les années 1990 qui s’est traduit par l’appauvrissement d’une grande partie d’entre eux alors que leur pays faisait face à une terrible guerre contre le terrorisme.

La majorité craint aujourd’hui la répétition de ce scénario, du moins sur le plan économique, et des troubles sociaux qu’il peut engendrer.

Mohamed Badaoui

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