Quarante ans après le début de sa construction par le groupe canadien SNC Lavalin en 1982 pour être inauguré trois ans après et accueillir les festivités de la fête de l’indépendance, le gouvernement a décidé de lancer la première opération de réhabilitation de Riadh el Feth.
Le lancement de ce projet de réhabilitation a été fait solennellement ce mercredi 10 août par la ministre de la Culture Soraya Mouloudji. Selon son département, les « hautes autorités du pays attachent une grande importance à cette opération ».
Les moyens matériels et humains ont été mobilisés pour prendre en charge dans un premier temps des travaux urgents à réaliser, puis dans une seconde phase, la restauration du monument des martyrs, la forêt des arches, le village des artisans et le centre Arts.
L’objectif de cette opération est de « permettre à cet espace culturel par excellence de retrouver son dynamisme culturel, économique, touristique et récréatif».
Dans son communiqué publié sur Facebook pour annoncer le démarrage de ce projet, le ministère de la Culture n’a pas donné de détails sur le délai de réalisation et le coût des opérations de restauration de Riadh el Feth.
Riadh el Feth, dont le monument dédié aux martyrs de la révolution domine Alger, est dans un piteux état. Construit en 1983 dans le quartier populaire d’El Madania, ce centre commercial et culturel a vécu son heure de gloire, en devenant un lieu branché de l’Algérie des années 1980.
Il symbolisait aussi une Algérie tournée vers la modernité et la consommation, une politique impulsée par le chef de l’Etat, Chadli Bendjedid.
Il symbolisait le renouveau inachevé d’Alger et visait à doter la capitale d’un lieu de détente et de loisirs, tout en rendant hommage aux martyrs qui ont donné leur vie pour l’indépendance de l’Algérie.
Si le monument trône toujours au-dessus de la capitale et reçoit régulièrement les visites de hauts dirigeants étrangers qui viennent pour se recueillir à la mémoire des chouhadas, le centre commercial et culturel est devenu un lieu fantomatique, déserté par les commerçants et la population.
R.N.