38e mardi du mouvement pour le changement
Des milliers de citoyens ont encore manifesté lors du 38e mardi marqué par la pluie et le froid. Ainsi, dans plusieurs villes du pays, les étudiants, soutenus par des citoyens de tout âge, ont bravé le froid et les intempéries pour battre le pavé, encore et toujours afin que l’Algérie change de direction : pour un avenir meilleur.
A Alger, la marche du 38e mardi a coïncidé avec le procès des détenus du hirak. A rappeler que des dizaines de citoyens ont passé la nuit du lundi à mardi aux alentours du tribunal Sidi M’hamed à attendre le verdict. Des mères rongées par l’angoisse, des sœurs en pleurs, des frères, des voisins et des amis, et de simples citoyens ont donné au centre ville d’Alger une ambiance spéciale, une ambiance d’inquiétude, d’anxiété, mais aussi d’espoir et de fierté. Le verdict est tombé après 2h du matin. Trop tard pour rentrer chez soi…
Beaucoup d’entre eux ont répondu présent à la place des Martyrs où se rassemblent habituellement les marcheurs des mardi.
La manifestation, d’hier a débuté peu après 10H30, devant un dispositif policier important. Une fois l’hymne national entonné en guise de coup d’envoi, le cortège s’ébranle.
Les manifestants ont emprunté le même parcours, allant de la Place des Martyrs à la Grande-Poste en passant par la rue Bab Azzoun, le square Port Saïd puis par les rues Ali Boumendjel et Larbi Ben M’Hidi, ont scandé des slogans hostiles aux élections du 12 décembre 2019.
Ils n’ont pas manqué de réagir aux condamnations de 21 détenus d’opinion à de la prison ferme par le tribunal de Sidi M’Hamed. “Quand l’injustice devient une loi, la résistance devient un devoir”, lit-on sur une banderole brandie par les premières lignes de la procession. Pour eux, l’indépendance de la justice n’est qu’un vœux pieux. « Les juges, qui ont reçu, la semaine passée notre soutien, prouvent aujourd’hui qu’ils sont loin d’être indépendants, » a commenté un marcheur, en colère, apparemment parent d’un détenu.
Les manifestants ont exigé la libération de Nour El Houda Yasmine Dahmani, étudiante placée en détention provisoire à la prison El Harrach. Son procès, programmé lundi, a été renvoyé au 18 novembre avec celui de 20 autres détenus.
Le refus des élections présidentielles du 12 décembre est sur toutes les lèvres. Pour un grand nombre de marcheurs, il s’agit, ni plus ni moins, du « retour de la politique des années 1990.» « Les années 90 ne se répéteront jamais,» ont-ils entonné.
Hamma. Sa.