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Le sommet de l’Union africaine : une chance pour l’Algérie pour promouvoir sa vision

A quelque chose malheur est bon. La forte pression géopolitique exercée sur l’Algérie ces derniers temps a contraint sa diplomatie de passer à la vitesse supérieure pour reprendre une place d’acteur influent sur le continent africain, sa principale profondeur stratégique.
La cascade d’événements géopolitiques, qui secoue la région du Maghreb, a rappelé à la diplomatie algérienne le rôle primordial qu’elle doit jouer en Afrique non seulement pour défendre ses propres intérêts mais aussi ceux du continent. Les manœuvres du royaume marocain au Sahara occidental, son rapprochement avec Israël ainsi qu’avec des pays qui ont des visées sur la région l’ont mise dans l’obligation de desserrer l’étau qui semblait la prendre au cou. Ces développements interviennent alors que la conjoncture est déjà fortement marquée par les troubles qui règnent en Libye et au Sahel, la chute des revenus du pays, en plus de l’impact de la pandémie mondiale sur l’économie du pays. Plus généralement, le monde connaît, depuis un certain temps, une période assez trouble dans le sillage des élections américaines mais surtout à cause du déferlement du Covid 19 sur la planète. Et, selon toutes les prévisions, le calme ne sera pas de retour de sitôt. Déjà, à peine investi dans ses nouvelles fonctions, le président américain produit des déclarations qui ne présagent rien de bon. Il a clairement montré que, contrairement, à ses prédécesseurs Barack Obama et Donald Trump, il entend reprendre pied dans les régions que l’administration américaine avait délaissées.

Joe Biden a ainsi distribué des menaces franches aux deux grandes puissances qui, selon lui, dérangent directement les intérêts de son pays. Il a ainsi pris à partie la Chine et la Russie qu’il accuse de contester, d’une façon ou d’une autre, l’ambition des Etats-Unis de demeurer la première puissance mondiale. Il a en outre tancé l’Arabie saoudite et mise dans l’urgence d’en finir avec la guerre au Yémen. Il est à parier que Biden réserve également à l’Afrique une place de choix dans son agenda. Le continent constitue en effet un enjeu vital pour tous les friands de matières premières, d’influence et des opportunités qu’offre ce marché vierge en pleine expansion démographique.
Le 34e Sommet de l’Union africaine, qui se déroule de façon inédite cette année par visioconférence pour éviter d’éventuelles contaminations, sera en priorité consacré à la pandémie du coronavirus. Mais tout le monde sait que l’heure est autrement plus grave sur d’autres fronts. L’Afrique a l’habitude des maladies et de la pauvreté. Ce sont l’instabilité politique, les conflits fratricides qui empêchent son développement mais aussi la convoitise de ses richesses et la tentation de certains d’y exercer une nouvelle forme de domination. Abdelaziz Djerad, qui représente Tebboune à ce sommet, sait que l’avenir de l’Algérie se joue aussi sur ce terrain. L’exercice peut être assez difficile pour un chef du gouvernement qui n’a qu’une année dans les jambes. Mais il lui suffit de se rappeler que, jusqu’à la fin des années 1970, son pays était le plus admiré en Afrique grâce à l’énergie et au talent des hommes qui le dirigeaient et par l’exemplarité de leurs actions.

Mohamed Badaoui

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