Mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU a discuté de la crise de l’insécurité alimentaire dans la bande de Gaza, sur la base d’une demande soumise par les délégués de l’Algérie, la Suisse, la Guyane et Slovaquie. C’est la dernière tentative pour sauver ce qui pourrait être sauvé dans l’enclave palestinienne martyrisée depuis plus de trois mois par une agression sioniste. Dans la bande de Ghaza, près de 2 millions de personnes vivent une véritable famine.
Selon les Nations-Unies, les forces sionistes bloquent “systématiquement” l’accès aux personnes ayant besoin d’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne de Ghaza, compliquant encore la tâche déjà délicate d’acheminer cette aide dans cette zone. “Il est devenu pratiquement impossible d’effectuer des évacuations médicales et des livraisons d’aide dans le nord de la bande de Ghaza, et de plus en plus difficile dans le sud”, a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Tous les convois d’aide prévus dans le nord se sont vu opposer un refus par les forces sionistes ces dernières semaines, le dernier autorisé remontant au 23 janvier, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pire encore, même les convois qui avaient reçu une autorisation, ont été bloqués à plusieurs reprises ou ont essuyé des tirs.
M. Laerke a ainsi évoqué un incident survenu dimanche dernier, lorsqu’un convoi organisé conjointement par l’OMS et le Croissant-Rouge palestinien pour évacuer des patients de l’hôpital Al Amal assiégé dans la ville de Khan Younes (sud), a été bloqué pendant des heures et que des ambulanciers ont été arrêtés.
“Malgré une coordination préalable (avec les forces sionistes) pour tous les membres du personnel et les véhicules, les forces (sionistes) ont bloqué le convoi de l’OMS pendant de nombreuses heures dès qu’il a quitté l’hôpital”, a déclaré M. Laerke aux journalistes à Genève.
Les forces sionistes “ont forcé les patients et le personnel à sortir des ambulances et ont fait se déshabiller les membres du personnel médical”, a-t-il ajouté, précisant que le convoi, qui transportait 24 patients, était resté bloqué pendant sept heures.
“Trois membres du personnel paramédical du Croissant-Rouge palestinien ont ensuite été arrêtés, bien que leurs informations personnelles aient été communiquées à l’avance aux forces” sionistes, a déclaré M. Laerke, ajoutant qu’un seul d’entre eux avait été libéré jusqu’à présent. “Il ne s’agit pas d’un incident isolé”, a-t-il souligné. “Les convois d’aide ont essuyé des tirs et l’accès aux personnes ayant besoin d’être secourues leur est systématiquement refusé”.
Cette “facilitation inadéquate de l’acheminement de l’aide dans la bande de Ghaza signifie que les travailleurs humanitaires sont exposés à des risques inacceptables et évitables d’être détenus, blessés ou pire encore”, a déclaré M. Laerke.
UNRWA: l’acheminement de l’aide a reculé de 50% depuis janvier
Très peu d’aide humanitaire est entrée dans la bande de Ghaza, ce mois-ci, avec une baisse de 50% par rapport à janvier, a déclaré lundi le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA), Philippe Lazzarini. M. Lazzarini a indiqué sur la plateforme X, que “l’aide était censée augmenter et non diminuer” pour répondre aux besoins énormes des deux millions d’habitants de Ghaza, qui vivent dans des conditions désespérées.
Le chef de l’UNRWA, a également déclaré que “la levée du siège pour permettre une aide vitale et des approvisionnements commerciaux significatifs, était attendue depuis longtemps”. En moyenne, près de 98 camions humanitaires sont entrés à Ghaza ce mois-ci, a indiqué l’agence des Nations Unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens, dans son dernier rapport de situation, publié lundi.
Plus de 75% de la population de Ghaza, soit jusqu’à 1,7 million de personnes, ont été déplacées depuis le début des hostilités à la suite des agressions sionistes depuis le 7 octobre 2023.
Les agences des Nations Unies continuent de mettre en garde contre l’aggravation de la crise alimentaire dans l’enclave.
Plus de deux millions de personnes sont confrontées à une crise ou à des niveaux d’insécurité alimentaire encore plus graves, selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies, OCHA. En outre 83% des puits ne fonctionnent pas, au même titre que tous les systèmes de traitement des eaux usées, face à l’absence de l’accès à l’eau potable dans les gouvernorats du nord de la bande de Ghaza.
R.I