Grève des magistrats
En dépit de la situation tendue qui prévaut dans le secteur de la justice, et traduite notamment par un durcissement du bras de fer entre le Syndicat National des Magistrats (SNM) qui entame sa deuxième semaine de grève, l’installation des nouveaux magistrats s’est poursuivie, hier, au niveau des différentes Cours de justice.
Dans ce contexte, Le Procureur général de la Cour d’Alger, Sid Ahmed Merrad, a procédé à l’installation de la nouvelle Présidente du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, Dounia Guellati, et du Procureur de la République du même tribunal, Kara Chaker.
Hier, la force publique a été encore hier présente au alentour du tribunal de Sidi M’hamed à Alger, au moment où se déroulait la cérémonie d’installation de magistrats. Un grand nombre de gendarmes et de fourgons ont bouclé toutes les issues menant au tribunal.
Trois autres tribunaux, ceux de Bir Mourad Raïs, d’Hussein Dey et de Chéraga, ont également vu, dans la matinée, l’installation de nouveaux procureurs.
L’occasion pour Sid Ahmed Merrad d’appeler ses pairs frondeurs à l’apaisement en s’en tenant à l’esprit et la lettre de la loi.
Il est à rappeler que le bras de fer entre les magistrats et leur tutelle, qui a pour origine le mouvement opéré dans ce corps par cette dernière, est monté d’un cran, dimanche, après l’intervention de la force publique à la Cour d’Oran et entrainé une radicalisation de la position du SNM qui appelle désormais à la démission du ministre, Belkacem Zeghmati, en personne, faisant de cette revendication un préalable incontournable à toutes négociations futures.
Le ministre de la justice Belkacem Zeghmati, dont le département se prévaut depuis hier d’une décision du tribunal administratif de Tipaza qui a décrété que la grève était illégale, a choisi d’aller dans le sens de l’escalade.
Sit in des magistrats des hautes instances à la Cour suprême
Les magistrats de la Cour suprême, ceux du conseil d’Etat et les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) ont tenu hier un sit-in de solidarité et de soutien avec les magistrats grévistes depuis le 27 octobre dernier.
Le sit-in de la cour suprême, affirme-t-on, est un signe de protestation de soutien au Syndicat National de la magistrature et dénonce le recours à la force à la cour de justice d’Oran.
Le recours à la force publique, engagé au niveau de la cour de justice d’Oran la veille – et dont les images vidéo ont suscité un grand choc – y compris chez les magistrats des hautes instances.
Cette intervention de la gendarmerie contre les magistrats en grève, dimanche, à la Cour de justice d’Oran constitue un tournant dans le bras de fer engagé entre le syndicat national de la magistrature (SNM) et le ministre de la justice, Belkacem Zeghmati.
Les magistrats craignent que ce grave précédent ne s’étende à d’autres tribunaux, notamment à Alger. Le Syndicat exige désormais le départ de Belkacem Zeghmati.
Synthèse R.N