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La troublante information publiée par Radio Algérie

L’information diffusée, lundi soir, par la Radio nationale publique sur le refus de l’Algérie d’autoriser des avions militaires français en partance pour le Niger de survoler son territoire est à la fois troublante et inquiétante.

Si ce n’était pas la Radio nationale publique qui a annoncé, sans citer de source, le refus de l’Algérie d’autoriser des appareils militaires français, en partance vers le Niger, de survoler son territoire, le doute aurait été permis.

La vénérable institution n’est pas réputée pour sa recherche effrénée du scoop ou pour la production de canulars ou, du moins, de fake news, comme on dit aujourd’hui. Elle n’a pas, non plus, l’habitude de parler avec légèreté de questions aussi sensibles telles que la défense nationale et la diplomatie, sans l’aval des plus hautes autorités.

A l’heure où nous mettons sous presse et, en dépit du démenti de la partie française, publié hier, la dépêche était toujours visible sur le site de la Radio algérienne et aucune réaction officielle n’a clarifié le sujet.  

Pourtant, hier dans l’après-midi, l’armée française a opposé un démenti catégorique à l’information. «Il n’y a absolument aucune velléité d’attaque contre le Niger» et aucune demande de «clearance» pour un vol militaire n’a été déposée ces derniers jours par la France, assure un haut gradé, cité par le quotidien parisien Le Figaro.

De toute façon, quels que soient les dessous de cette nouvelle affaire entre Alger et Paris, l’information met en évidence l’atmosphère délétère qui règne sur la région. L’Algérie a exprimé clairement son rejet d’une intervention étrangère au Niger qu’elle considère comme une menace directe contre sa sécurité.

La France est, pour sa part, dans le camp opposé puisqu’elle encourage en coulisses les pays de la Cédéao de mener l’attaque contre les putschistes, libérer le président déchu Mohamed Bazoum pour le rétablir dans ces fonctions. Après avoir perdu pied au Mali, au Burkina Faso et en Centrafrique, elle redoute de connaître le même sort dans un autre pays très important pour ses intérêts.

Il est donc certain que l’Etat français est mobilisé pour remédier à l’affront et faire payer chèrement aux militaires nigériens qui ont défié sa puissance, sans pour autant apparaître comme partie prenante du conflit.

La révélation de la Radio algérienne vient ainsi créer un peu plus de trouble autour de ce qui se trame dans la région, d’autant plus qu’elle rapporte aussi, selon des sources sûres, qu’une attaque imminente contre le Niger est en préparation . A moins que ce soit une erreur professionnelle qui sera rectifiée d’une façon ou d’une autre. On se rappelle que, en juin, l’ex-ministre de la Communication a été limogé quelques heures seulement après la publication par le site de la chaîne privée Ennahar faisant état d’une prétendue expulsion de l’ambassadeur des Emirats arabes unis en Algérie et «l’arrestation de quatre espions émiratis qui opéraient pour le compte du Mossad, le service de renseignement extérieur israélien».

On ne sait toujours pas si la fin de fonction de Bouslimani a été motivée par la fausse information relatée par Ennahar ou s’il s’agissait d’un hasard de calendrier.

Il se peut aussi que le rédacteur de l’article paru sur le site de la Radio est tout simplement le fruit d’une méprise due à telle ou telle raison. Dans le feu de l’action (c’est probable), le journaliste a repris un vieux papier sur le Mali croyant qu’il s’agissait du Niger. L’erreur est humaine, en effet.

Pour rappel, l’Algérie avait interdit en octobre 2021 le survol de son territoire par les avions militaires français pour protester contre les propos du patron de l’Elysée qu’elle a jugés outrageants. Emmanuel Macron avait émis des critiques peu diplomatiques envers le système politique algérien et a douté de l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830.

Mohamed Badaoui

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