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La mobilisation contre les élections ne faiblit pas

31e vendredi du Mouvement pour le changement

Alger, hier, renvoie l’image d’une ville impénétrable. Des bouchons monstres se sont formés, dès les premières heures de la matinée, aux entrées. Les différents barrages dressés, en nombre, filtrent tout ce qui bouge. Tous les véhicules immatriculés hors Alger sont systématiquement refoulés. Hier, un barrage filtrant à Reghaïa  a été installé, à quelques kilomètres de celui de Dar El Beida (Cosider). A l’ouest, un barrage à Boufarik a renforcé celui de Baba Ali. Plusieurs bus, provenant des wilayas adjacentes, ont été arrêtés. Des passagers ont été obligés de descendre  pour être fouillés. D’autres ont été sommés de montrer leurs papiers d’identités.

Hier, un train, en provenance de Tizi Ouzou, est bloqué à Thénia. Les passagers ont expliqué dans une vidéo qu’ils ont été informés que le train ne continuera pas jusqu’à Alger.  Bref, les instructions du chef d’état major sont appliquées à la lettre. Cependant, cela n’a pas empêché les fidèles du Hirak à affluer par petits groupes ou individuellement, et quelquefois par des moyens insoupçonnés. Des familles entières nous ont assuré qu’elles sont arrivées à pieds. Une mère de famille nous a déclaré qu’elle est venue de Boudouaou à pieds. Elle est arrivée, assure-elle, à 3h du matin. Par les slogans brandis : « Libérer Alger, on est venu en Haraga. »

Au centre ville, la matinée du 31e vendredi du Hirak ne déroge pas à la règle. Un dispositif sécuritaire tout aussi important que les précédentes semaines encercle la capitale. Des files interminables de véhicules de tout genre, appartenant à la police, sont garés aux abords des principales artères.

Des attroupements se sont formés tout le long de la rue Didouche-Mourad où des débats s’organisent autour des dernières informations politiques. Des dizaines d’arrestations ont été opérées. Des passants sont interpellés pour être fouillés ou pour montrer leurs pièces d’identités.

Et comme, chaque vendredi, la grande marche a commencé dès la fin de la prière hebdomadaire. Des cortèges se forment, habituellement, non loin des grandes mosquées en débiuchant vers le centre ville. En quelques minutes, les rues Didouche et Hassiba sont noires de monde.

Les slogans n’ont pas changé : Un refus sans appel des élections présidentielles sous la direction de la bande. « Des urnes contrôlées par la issaba, c’est encore des décennies de tyrannie. » pouvait-on lire sur une pancarte. Bedoui, Bensaleh, Karim Younes et son équipe, l’autorité de surveillance des élections, et le chef d’état major sont sévèrement critiqués.

Des groupes de manifestants se sont détachés de la foule pour former, ici et là des carrés revendiquant la libération des détenus d’opinions. Parmi lesquels des activistes politiques et des citoyens d’âges avancés sont particulièrement cités à l’instar de Garidi et 3mi Arezki ( deux sexagénaires et malades.)

En conclusion : malgré le quadrillage de la capitale, la mobilisation reste impressionnante. Le bras de fer entre le pouvoir et la rue n’a pas dit son dernier mot à deux mois du rendez-vous annoncé par le chef de l’Etat.

Hamma S.

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