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Intempéries : les inondations et leur lot de drames

Les dernières chutes de pluies qui se sont abattues, samedi 02 septembre, sur plusieurs wilayas ont eu de tragiques conséquences, notamment à l’ouest du pays. Huit personnes sont mortes à Tlemcen et El Bayadh, emportées par les eaux pluviales suite aux intempéries qu’ont connues les deux wilayas samedi en fin de journée, a-t-on appris, hier, auprès des services de la protection civile, a rapporté l’APS.

Dans la wilaya de Tlemcen, les corps de deux hommes et deux femmes âgés entre 22 et 73 ans, emportés par les eaux pluviales, ont été repêchés hier, ont indiqué les services de la protection civile de cette wilaya. Les quatre victimes étaient à bord d’un véhicule, qui a été emporté par

les crues de Oued Ed-Dalia dans la commune de Bab El Assa, a-t-on indiqué. Les corps des victimes ont été déposés à la morgue du CHU de Tlemcen.

Dans la wilaya d’El Bayadh, un véhicule, avec à son bord cinq personnes, a été emporté par les crues de Oued Chadli, entre la chef-lieu de wilaya et le village “El Haoudh”, a-t-on fait savoir, soulignant que les corps de trois victimes ont été repêchés. Les trois corps ont été retrouvés après une vaste opération de recherche effectuée par les éléments de la protection civile dans la région. Les corps de deux femmes ont été retrouvés à Oued Defla, qui traverse la ville d’El Bayadh, alors que le corps de la troisième victime (un homme), a été retrouvé dans l’oued limitrophe du village Bendjerad, à 12 km de la ville d’El Bayadh, a-t-on précisé de même source. Les recherches pour retrouver les deux disparus, qui étaient à bord du véhicule, sont toujours en cours, a-t-on encore indiqué.

Dans un BMS publié vendredi 1er septembre, Météo Algérie a lancé une alerte sur «Des pluies parfois orageuses, accompagnées localement de chutes de grêle et des rafales de vent sous orages, affecteront (ont affecté) samedi et dimanche plusieurs wilayas de l’Ouest et du Centre du pays ».

Placé en vigilance “Orange”, ce BMS concerne les wilayas de Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran, Mostaganem, Tipaza, Sidi Bel Abbes, Mascara, Relizane, Chlef, Aïn Defla, Saïda, Tiaret et Tissemsilt avec des quantités de pluies estimées entre 20 et 30 mm et pouvant atteindre ou dépasser localement 40 mm, de samedi à 12h00 au dimanche à 3h00.

Mercredi 16 août, des pluies diluviennes ont frappé la wilaya de Bordj Bou Arreridj, faisant deux victimes, deux hommes emportés par les eaux de l’oued El Maleh qui sépare les localités de Bordj Bou Arreridj et Aouin Zeraiga. Le même jour, à Tamanrasset et In Amguel, de fortes chutes de pluie ont provoqué des inondations. Plusieurs quartiers des villes de Tamanrasset et d’In Amguel ont été submergés d’eau et des routes ont été bloquées.  Pire, deux personnes ont été emportées par les eaux d’El Oued Agihi près de la ville de Tamanrasset. Une personne âgée de 61 ans a été retrouvée, le lendemain, à 05 km de Tamanrasset.

Début juin et après plusieurs mois de sécheresse, des inondations ont frappé plusieurs wilayas du pays faisant neuf morts, sans parler de cent-vingt-deux familles qui avaient été relogées suite à l’effondrement de leurs habitations. Les éléments de la protection civile de la wilaya de Saïda avaient retrouvé quatre corps, dont un enfant de 12 ans, tous emportés par des pluies diluviennes. A Laghouat, deux personnes bloquées dans une voiture, emportées par les pluies, ont été retrouvées mortes. A Tipaza et à Guelma, trois personnes, dont un enfant de sept ans, avaient trouvé la mort à la suite des inondations qui les avaient frappées. 

Il faut dire que les inondations deviennent de plus en plus fréquentes en Algérie et le souvenir de celles ayant endeuillé le 10 novembre 2001 le quartier de Bab El Oued reste gravé dans la mémoire des Algériens. Près de 800 morts et une centaine de disparus avaient été dénombrés.  Si les changements climatiques sont parfois à l’origine de ses grands débordements d’eau, la main de l’homme  y est aussi pour quelque chose, notamment avec l’anarchie et les passe-droits qui règnent dans le secteur de l’immobilier (construction sur les berges et sur les lits même d’oueds ou sur des terrains marécageux, etc), les lacunes en matière de gestion mais aussi de prévention des risques, etc. « si vous construisez sur tous les lits des oueds, que ce soit les lits majeurs, moyens ou mineurs, cela entraîne le risque d’inondations. Il faut savoir que plus de 100 oueds sont répertoriés à Alger depuis 1956. Ils sont tous devenus des cités urbanisés et on a construit à l’intérieur des oueds et à l’extérieur », a soutenu Abdelkrim Chelghoum, président du club des risques majeurs, dans un entretien accordé, le 10 novembre 2021, à El Moudjahid, avant de déplorer, dans un autre entretien accordé, en octobre 2021,  au journal Liberté, fermé en avril 2022, le fait que «l’Algérie ne dispose toujours pas d’une véritable stratégie de prévention contre les inondations» .

Ali Ouchikh

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