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Etat des routes : les dos d’âne, la solution de facilité

Peut-être l’une des meilleures nouvelles depuis des années. Selon le ministre des Travaux publics, les autorités vont réduire les ralentisseurs anarchiques installés sur la voie publique et détruire ceux qui contreviennent aux standards.

Dans l’après-midi de jeudi, des nuages noirs ont déversé des trombes d’eau sur Alger et les wilayas avoisinantes. Plusieurs chaussées ont été inondées jusqu’à se transformer, par endroits, en piscines. En plus de l’absence ou de l’obstruction des avaloirs, les ralentisseurs placés à l’emporte-pièce, ici et là, piégeant l’eau comme des digues jusqu’à les rendre impraticables pour la conduite et particulièrement dangereuses.

Les routes communales et même nationales sont souvent dans un état de dégradation avancé : bitume crevassé et gondolé, nids de poules, bordures non conformes aux standards et une multitude d’autres contrefaçons. Toutefois, les déformations les plus désagréables, les plus dommageables pour les voitures, pour le dos des conducteurs et celui de leurs passagers demeurent, sans conteste, les ralentisseurs. Posés n’importe comment, ces obstacles ne présentent aucun avantage, même pas celui de réduire les accidents de la circulation en obligeant les chauffeurs à réduire leur vitesse et ainsi éviter de renverser des piétons en particulier les enfants. Ils avilissent, de plus, le paysage urbain déjà fortement mis à mal par toutes les constructions inachevées, aux murs en briques rouges non enduites.

Qu’elles soient faites en goudron ou en ciment, les protubérances routières peuvent se révéler dangereuses pour les usagers, surtout la nuit. Elles sont souvent invisibles faute de peintures réfléchissantes appliquées à leur surface pour les distinguer de l’asphalte et peuvent donc projeter un véhicule en l’air ou le renverser si le conducteur ne les aperçoit pas.

C’est devenu presque un réflexe de construire ces dos d’ânes sans aucun respect aux normes et, parfois, sans en référer aux services des mairies. Conçus, prétendument, pour prévenir les accidents de la circulation, ils y participent ou aggravent le trafic automobile déjà cauchemardesque dans les grandes agglomérations.

Au lieu de sévir contre les chauffards et contre les ingénieurs qui délivrent des permis de conduire à des incompétents, les autorités punissent ainsi ceux qui appliquent les règles du Code de la route. Dans certains pays, obtenir le droit de rouler en voiture s’apparente à une épreuve difficile à passer. A Dubaï, par exemple, les candidats sont recalés de nombreuses fois avant d’y prétendre. Et une fois le quitus en poche, les sanctions sont si dissuasives que les nouveaux chauffeurs réfléchissent à deux fois avant d’appuyer sur le champignon. Dans les pays européens, notamment en France, les radars sont aussi nombreux que les dos d’ânes en Algérie et les amendes prévues pour ceux qui pratiquent l’excès de vitesse sont salés.

Le permis à points qui devait entrer en vigueur en Algérie semble avoir été abandonné. Le retrait systématique de la licence se révèle inefficace pour éduquer les mauvais conducteurs. Même les campagnes de sensibilisation dont la plupart brillent par leur manque de créativité et de pertinence s’apparentent à des prêches dans le désert.

On conduit comme on se conduit, dit l’adage. Tout est donc à chercher du côté de l’éducation et l’école, là aussi, montre qu’elle ne maîtrise pas tout à fait cette mission.

Mourad Fergad

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