Les défaillances de grandes entreprises ont doublé sur un an à l’échelle mondiale au deuxième trimestre, avec un risque d’effet domino sur de plus petites sociétés, a rapporté hier l’assureur-crédit français Euler Hermes.
Il a relevé 147 défaillances au cours du trimestre écoulé, contre 73 au deuxième trimestre 2019.
Le chiffre d’affaires cumulé des grandes entreprises défaillantes a dans le même temps augmenté de 138% entre les deux périodes pour atteindre 106,9 milliards d’euros, précise Euler Hermes dans une note.
En France, l’assureur-crédit a comptabilisé entre avril et juin 20 défaillances de grandes entreprises, soit 16 de plus que durant la même période de l’an dernier, pour un chiffre d’affaires cumulé de 4,4 milliards d’euros, contre 650 millions au printemps 2019.
“La majeure partie de la vague de défaillances n’arrivera qu’au deuxième semestre 2020 en France et dans le monde, mais pour les grandes entreprises, elle est visiblement déjà arrivée”, constate Euler Hermes.
Cela tient à ce que certains secteurs sont plus affectés que d’autres par la crise mais aussi à ce que “le choc d’activité lié à la crise a joué – et continue de jouer – un rôle d’accélérateur des fragilités structurelles de bon nombre de grandes entreprises”.
Enfin “les mesures temporaires de soutien mises en place par les autorités ne sont pas suffisantes pour empêcher leur défaillance”, explique Maxime Lemerle, directeur des recherches sectorielles d’Euler Hermes.
Au niveau mondial, la distribution est le secteur le plus affecté avec 37 défaillances de grandes entreprises au deuxième trimestre, suivi par les services (24), l’énergie (17), l’automobile (13).
En France, la distribution arrive aussi en tête avec huit groupes défaillants, suivie par les services (7).
La région la plus affectée est l’Europe avec 64 défaillances de grandes sociétés, suivie par l’Amérique du Nord (52).
R.E