La visite d’Etat que devrait effectuée le président de la république Abdelmadjid Tebboune en France serait « repoussée d’un commun accord sans que de nouvelles dates soient fixées», a rapporté ce mardi le quotidien français de la droite Le Figaro. Aucune source officielle d’un côté, comme de l’autre de la Méditerranée n’a confirmé ou infirmé cette information. Cependant, le Figaro ajoute que le report a été confirmé au journal par des sources françaises et algériennes qui n’en ont pas précisé les raisons. Même si le journal assure que la secrétaire générale du ministère des affaires étrangères, «Anne Marie Descôtes s’est, pourtant rendue à Alger dimanche pour préparer le terrain.»
La visite du président Tebboune en France devrait couronner le retour à la normal des relations entre les deux pays après brouille de quelques semaines causé par l’affaire Bouraoui, une ressortissante algérienne exfiltré frauduleusement vers la France par les services de l’ambassade de France en Tunisie.
Le report de la visite du président algérien, si elle se confirme, ressemble au report de la visite que devait effectuer le Roi d’Angleterre. Le souverain britannique devait se rendre à Paris le 24 mars dernier pour sa première visite d’État à l’étranger. La présidence Française a annoncé le report de la visite, «compte tenu de l’annonce d’une nouvelle journée d’action nationale contre la réforme des retraites»,
Et c’est le président Emmanuel Macron, lui-même qui a demandé au Roi d’ajourner la visite.
Le report est donc lié aux évènements que vit la France depuis, maintenant plusieurs semaines suite à l’adoption par le parlement de la nouvelle réforme du régime de la retraite. La situation est tellement tendue que le président Macron a demandé, dans un discours prononcé lundi soir, aux Français un modus vivendi de 100 jours jusqu’au 14 juillet prochain.
Alors qu’il n’a pas donné l’impression de céder aux revendications de la rue, les organisations syndicales se sont montrées plus que jamais déterminées.
Le mouvement de la protestation est, donc, appelé à se durcir dans les jours, les semaines et probablement les mois à venir.
Il est, donc, tout à fait normal que, dans un contexte de pagaille politique, l’ordre des priorités soit chamboulé.
La crise que traverse le deuxième mandat d’Emmanuel Macron est tellement profonde qu’elle risque d’emporter avec les fondements de la cinquième république. Les 100 jours à venir seront cruciaux non seulement pour le gouvernement et la majorité mais aussi pour les quatre années restantes de son mandat. Il est donc difficile d’imaginer le président algérien se rendre en France le lendemain du premier mai, le jour de la fête des travailleurs, dans un pays où le front social est en plein ébullition.
Sid Ali