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Rupture du traitement des hémophiles : un coupable désigné

La question de la régularité du traitement destiné aux personnes atteintes d’hémophilie (Prophylaxie) sera examinée prochainement par le ministre de la Santé afin de remédier aux perturbations enregistrées, a assuré, lundi soir à Alger, la directrice des Programmes de soins, de l’Ethique et de la Déontologie médicale au ministère de la Santé, Dr Laila Benbernou.

“Nous avons présenté récemment au ministre de la Santé la problématique de la rupture du traitement des hémophiles. Il s’est montré très sensible et nous a assurés que cette question sera examinée après le mois du Ramadhan “, a déclaré Dr Benbernou, lors d’une soirée de sensibilisation à l’hémophilie, organisée par le laboratoire Roche Algérie, en partenariat avec le ministère de la Santé, à l’occasion de la Journée mondiale dédiée à cette pathologie.

Répondant aux préoccupations de malades et de leurs parents quant à la rupture du traitement préventif destiné à cette maladie, à savoir la Prophylaxie, l’intervenante a expliqué que cette situation est due à nombre de facteurs “indépendants de l’Algérie”, à savoir notamment la disponibilité de ce médicament au niveau du marché international.

Ceci, en sus de la non-conformité de certains laboratoires étrangers aux conditions et critères du marché algérien, ainsi que des ” difficultés à l’achat de certains médicaments” que rencontre la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), a-t-elle ajouté, faisant observer que ” ce n’est pas au ministère de la Santé d’engager toutes les procédures commerciales” pour l’acquisition du traitement en question.

De son côté, la présidente de l’Association nationale des Hémophiles, Lamhane Latifa, a rappelé que la Prophylaxie a été préconisée en 2018 par le ministère de la Santé comme étant “un droit pour tout enfant algérien atteint d’hémophilie”, et ce, conséquemment au mémorandum d’entente liant ce département à la Fédération mondiale de l’hémophilie.

Néanmoins, déplore-t-elle, nombre de malades sont en butte à des contraintes liées, outre à la régularité du traitement, au “nomadisme thérapeutique ” dû à leur éloignement des Centres hospitalo-universitaires (CHU), seuls établissements offrant la prise en charge pluridisciplinaire que requiert ce type de pathologies.

Et de mettre, par ailleurs, en garde contre les risques de “circoncisions en masse”, pour les garçons en général et les hémophiles en particulier, ces rites étant souvent pratiqués en nombre durant le Ramadhan, en dehors des structures hospitalières, à l’instar du domicile familial, et sans établissement d’un bilan préopératoire.

“Nous sommes en période post-Covid et nous retrouvons difficilement nos marques en matière de traitement et de molécules destinés à cette maladie chronique et cela, n’est pas propre à cette pathologie ni à l’Algérie”, a fait remarquer, pour sa part, le Pr Mohamed Salim Nekkal, Chef de service d’hématologie et responsable du Centre d’hémophilie au CHU Issad Hassani de Beni-Messous.

L’hémophilie est un trouble hémorragique grave héréditaire qui se traduit par l’incapacité du sang à coaguler correctement, entraînant dans les cas graves un saignement incontrôlé, qui est soit spontané, soit lié à un traumatisme mineur. L’Algérie compte quelque 3600 hémophiles, dont environ 500 à Alger.

R.N.

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