Dans une interview accordée à la chaîne turque TRT, le ministre algérien des affaires étrangères, Ahmed Attaf, a déclaré que le coup d’état au Niger est intervenu après la découverte dans ce pays pauvre de l’or noir. Il s’agit, a-t-il indiqué, de « découverte d’importantes réserves » de pétrole qui ont fait naître l’espoir de permettre à ce pays de sortir de sa situation actuelle de « pays le plus pauvre du monde.»
Dans son entretien, Ahmed Attaf a souligné la multiplication des coups d’État ces dernières années dans le Sahel, qui compte parmi les régions les plus pauvres au monde, en dépit des immenses richesses naturelles qu’elle recèle.
S’agissant de la médiation algérienne pour la sortie de crise au Niger, Ahmed Attaf a révélé qu’elle a suscité « des réactions positives » pour le moment.
Le problème, a-t-il dit, réside maintenant dans l’application « qui nécessite la participation des putschistes ». « Leur réponse est qu’ils ont besoin de temps pour mettre les choses dans l’ordre (…) Ils ont dit qu’ils ont besoin d’une période fixée à trois ans, mais ils sont prêts à la réduire à moins d’une année », a encore fait savoir le ministre des Affaires étrangères.
Aussi, les militaires nigériens envisagent des concertations nationales et régionales concernant la conception de la solution politique qu’ils comptent finaliser en un mois, après, « ils répondront officiellement à la proposition algérienne », a indiqué Ahmed Attaf.
Celui-ci a souligné que le Sahel n’est pas seulement pauvre, mais il est aussi très touché par le terrorisme et a connu un grand nombre de coups d’État qui « n’ont rien réglé».
Attaf a rappelé que c’est l’Algérie qui a abrité en 1999 le sommet africain qui a codifié les textes rejetant les coups d’État dans le continent.
Mais ces textes, a-t-il regretté, « ne sont pas suffisants » et le président Abdelmadjid Tebboune a proposé de renforcer cet arsenal pour lutter contre ce phénomène « tragique » en Afrique.
Au prochain sommet africain, l’Algérie va soumettre une proposition de mesures dissuasives, car celles adoptées en 1999 étaient des mesures administratives, comme la suspension dans les organisations régionales, explique Attaf.
« Nous voulons aller plus loin », a-t-il dit, avec des mesures « punitives » politiques et morales « pour plus d’efficacité ».
R.N.