Nourredine Morcelli, champion olympique du 1500 mètres et figure marquante de l’athlétisme mondial puisque également détenteur des records du monde du 1000 m, du 5000m, du mile, du 2000 m et 3000 mètres, talentueux demi- fondiste, comme on dit dans le jargon, vient d’être nommé dans le 1er gouvernement Tebboune.
Il sera secrétaire d’état chargé du sport d’élite. Curieux destin que celui de cet enfant de Ténés, biberonné par son frère aîné et néanmoins champion Abderahmane Morcelli , plus rompu à la magie des pistes et des ruses tactiques des fin de courses qu’à la politique et encore moins à la gestion de l’impossible gestion du sport algérien toutes disciplines incluses.
Il va falloir qu’il s’habitue à ce qu’on le gratifie à chaque fois du pesant « Mr le ministre ». Le pourra-t-il , lui le gamin pudique et si discret ?
On l’imagine dans son nouveau bureau les yeux questionnant cette irruption ministérielle dans sa vie… si simple, si classique.
El Hadj Morcelli monologue souvent les yeux mi-clos avant les courses. Ici sûrement aussi.
Exilé sur l’îlot de la gestion politique du sport, lui, dont la mémoire étincelle de podiums, de médaillesm, de sueur et d’hymne national , il débarque dans un secteur où le tout foot a tout foutu en l’air.
Bienvenue Mister Morcelli dans le monde d’un sport d’élite en totale déréliction.
Sport d’élite ? Belle exagération d’un secteur qui patauge entre structures obsolètes et dirigeants marrons. Et état des lieux insondables : le stade du 5-Juillet est une belle nécropole de ce qui a été le sport algérien d’élite. Pistes, matériels, vestiaires, équipements, éclairages dans un état de délabrement avancé …et où vivotent quelques hirondelles abandonnées à l’image de Lahoulou, Bouraada.
Sport d’élite ! Ça pourrait presque prêter à rire ! Toutes les disciplines volent au ras des pâquerettes dans les graphiques africains : basket, Hand, athlétisme, tennis, natation, cyclisme, boxe…La débâcle se tord sur elle-même et se heurte sur le foot roi, le foot alibi, le foot des magouilles, le foot des salaires honteux.
Morcelli sportif si estimable, si monumental, si héroïque peut-il mettre la main dans cette gueule du loup , dans ce panier de crabes ?
Les apprentis-athlètes, les mômes, qui s’entraînent chaque soir-, à la lueur d’un seul pylône dans le fantomatique stade olympique du 5-Juillet- et qui pataugent sur une piste défoncée, sont les symboles vivants que nous sommes dans tout sauf dans le sport…Bon courage Mr le ministre. Tokyo, c’est juste demain.