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Sécurité alimentaire : entre la réalité et le désir  

Pour le secrétaire de l’Union des paysans algériens, le pays peut se mettre à l’abri du besoin alimentaire dans le très court terme si les conditions de production sont réunies.

Le secteur agricole est capable d’assurer l’autosuffisance alimentaire de l’Algérie «en seulement deux ans, si toute les conditions de production sont réunies», a déclaré le secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA).

Abdellatif Dilmi qui s’exprimait, samedi, dans une conférence de presse à l’occasion 49e anniversaire de la fondation de l’UNPA n’a, cependant, pas précisé qu’est-ce qu’il entendait par «conditions de production». Il a également omis de nommer les obstacles et les contraintes qui empêchent les agriculteurs d’accéder à ces facilités.

Il a plutôt cité «les capacités et les ressources» du secteur primaire algérien, à savoir «les cadres et diplômés universitaires, les eaux souterraines et les vastes terres fertiles du Sud et des Hauts plateaux, entre autres». On peut donc déduire que, selon lui, ces atouts ne sont pas correctement valorisés et suffisamment mobilisés pour atteindre la sécurité alimentaire du pays.

Pourtant, nourrir les Algériens figure parmi les priorités des pouvoirs publics, selon les discours officiels. Mais Dilmi semble dire que la production agricole pâtit d’un manque d’enthousiasme ou, du moins, de stratégie pour porter à bout de bras les producteurs. Il a, néanmoins, relevé les encouragements et incitations qui leur ont été prodigués ces derniers temps, à l’instar de la «gratuité des semences et des engrais et le report du remboursement de leurs crédits de 3 à 4 ans».

Le SG de l’UNPA voit, d’autre part, d’un bon œil l’intérêt pour le Sud du pays, où «une superficie globale de près de 450.000 hectares a été affectée à des investisseurs agricoles». Il a appelé à faciliter la tâche de ces derniers à travers l’ouverture de voies et routes et leur approvisionnement en énergie électrique et en eau.

Il a, par ailleurs, qualifié de «judicieuse et motivante» la décision de réaliser des entrepôts pour la conservation et le stockage d’une partie des récoltes de large consommation dans chaque wilaya du pays.

Pour rappel, le secteur agricole contribue à près de 15% du Produit intérieur brut. Il emploie près du quart de la main-d’œuvre active, soit l’équivalent de trois millions de travailleurs.

En 2022, la valeur de sa production a atteint 4.450 milliards de dinars, couvrant ainsi plus des trois-quarts des besoins de la population. Sa seule faiblesse réside le manque à gagner des filières céréalière et laitière qui est dans une large mesure compensée par l’importation massive.

Le sol du pays subit également une sécheresse récurrente d’où le recours à l’irrigation. Toutefois, la baisse des niveaux des barrages, particulièrement dans l’ouest, prive les cultivateurs d’une ressource essentielle à leur activité. C’est pourquoi, l’Etat investit dans l’urgence dans les centrales de dessalement de l’eau de mer et dans le recyclage des eaux usées pour pallier les caprices de la pluviométrie.

L’Algérie produit un large éventail de fruits et légumes, notamment des céréales, une arboriculture variée (agrumes, dattes, pommes, raisins…), des maraîchers, et les fourrages, en plus de posséder un élevage ovin et avicole considérable.

Elle s’est, en outre, dotée l’an dernier d’une banque nationale de semences pour préserver les spécimens rares et menacés d’extinction. L’établissement a une capacité de conservation de 6.000 souches de différentes filières, et contient, actuellement, 4.015 entrées pour les graines, les légumineuses, les légumes, les plantes industrielles, et les arbres forestiers, aromatiques et médicinales. Il protège, d’autre part, des races bovines, ovines, des chèvres, et des chevaux. Il est, enfin, prévu la création de 5 à 6 banques spécialisées, dans les wilayas de l’intérieur du pays.

Mourad Fergad

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