Le président de la république s’est exprimé sur son projet d’un nouveau cadre de dialogue et partenariat susceptible de pallier la disparition effective de l’Union du Maghreb arabe. Tebboune a assuré, de prime abord, que son initiative n’est dirigée contre aucun autre pays. Il est clair qu’il faisait allusion au royaume marocain.
« Pour commencer, nous avons entrepris d’organiser des rencontres, sans exclure personne. Nous allons essayer de nous unir et de coordonner sur certains sujets. Il y a un accord pour créer une entité, pas contre un des pays de l’UMA (Union du Maghreb arabe) », a-t-il insisté.
A propos du Maroc précisément, Abdelmadjid Tebboune a assuré que «la porte reste ouverte à nos voisins de l’Ouest », mais, souligne-t-il, « ils ont fait d’autres choix sans nous consulter », citant en exemple la volonté du royaume de rejoindre la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
« Ils sont libres mais nous estimons qu’il y a certaines questions qui nous intéressent ensemble, d’autant plus que nos problèmes sont presque les mêmes », a-t-il expliqué.
Interrogé sur le positionnement de certains pays arabes sur la « marocanité » du Sahara occidental, le président Tebboune a refusé de commenter, disant ne pas vouloir aggraver les divisions interarabes actuelles.
Il a seulement rappelé qu’il n’y a pas eu de décision de la Ligue arabe sur la question du Sahara occidental et que celle prise en 1960 en faveur de la « marocanité de la Mauritanie », l’Algérie n’en est pas responsable car elle n’était pas encore indépendante.
La question sahraouie est une « cause juste », c’est une « question de décolonisation » et « elle va trouver sa solution », a réitéré le chef de l’État, soulignant là aussi que cette position « n’est pas destinée contre nos frères marocains ».
« Si on opte pour la voie de la raison au lieu de la menace et de la force, on arrivera à une solution », a-t-il conclu.
R.N