« J’ai pris note de l’annonce officielle que M. Tebboune a remporté l’élection présidentielle algérienne dès le 1er tour » , a déclaré Emmanuel Macron , lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil européen de Bruxelles. Légèreté du propos voire snobisme ou somnambulisme politique qui font de M. Macron l’expert des petites phrases qu’il enfile comme des perles ? Arrogance ou dérapage toujours incontrôlé ? « Après les Gaulois réfractaires au changement, les gens qui ne sont rien, je traverse la rue et je vous trouve un boulot, les premiers de cordée et les pauvres restent pauvres »…le Mozart de la 5èmerépublique serait-il devenu cancre jusqu’à ne plus mesurer la portée de ses déclarations ? En tout cas, cette prose lexicale, jusque là destinée à une consommation strictement interne, sort cette fois de l’Hexagone pour venir ricocher sur un événement pour lequel on ne prend pas simplement note.
Dans cette rue des petites perles, et Macron dans le texte, on se prend à croire que Mozart se dédouble en Modigliani et inaugure ou consacre un fauvisme politique inédit.
« j’ai pris note », sonne comme une rencontre improbable avec les règles de la courtoisie politique. Et Macron se fait Dante et s’égare dans sa forêt lexicale. Dans cette saillie sur l’élection d’un président algérien, le premier de cordée, devenu Président, pivote sur une praxis on ne peut plus arrogante.
France -Algérie ou l’éternel image d’Épinal d’une colonie toujours frileuse quand il s’agit de l’Algérie. Et le « j’ai pris note » du nouveau roi de France se prend les pieds dans le tapis des chutes désirées. Et à dessein.
Question : le président français a-t-il pris note de ce nouveau peuple civilisé, souriant, éduqué et qui se meut depuis 10 mois comme un fleuve tranquille en route vers les eaux calmes de la modernité. Non de cela, M. Macron n’en a vu que dalle.
Et pour ce faire, il lui serait utile qu’il regarde dans quel sens il fait l’archer d’une causticité dépassée qui emprunte à la cour du grand Moghol autant qu’à celle de Louis XlV…Mais qui n’a plus cours …aujourd’hui.
Macron commentant à Bruxelles l’élection du 8e président algérien…Son One-man-show tourne au bide quand ce n’est pas presque l’incident diplomatique.