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Les Enjeux de l’IA, Comment préparer les organisations économiques et le système éducatif ?

ChatGPT a mis au-devant de la scène l’IA. Depuis l’apparition du ChatGPT au grand public à la fin de 2022, les médias s’en sont bien servis pour alimenter un débat virtuel sur un objet virtuel devant servir ou desservir l’humanité de manière virtuelle. ChatGPT a vulgarisé l’intelligence en la mettant à la portée de tout le monde, ça c’est plutôt le côté positif, car une technologie qui reste entre les mains des initiés risque de devenir un instrument de domination. Pour le moment la partie visible de l’IA est celle d’une prédiction de l’avenir à partir du passé ; autrement dit, apprendre par l’expérience pour anticiper sur l’avenir. On nous explique qu’à la base de l’IA, il y a des données stockées et organisées, les Big-Data. L’IA c’est plus que ça tout de même, sinon, on n’aurait pas besoin d’en faire (dans la Com.) une révolution après celle de l’internet.

L’intelligence artificielle comme outil de décision n’est pas si nouvelle que ça. Déjà en 1956, Herbert A. Simon vulgarisa l’intelligence artificielle, il sera plus tard Prix Nobel d’économie (1978). Son livre « les sciences de l’Artificiel » (1969) donne un avant-goût à ce que sera l’intelligence artificielle, c’est-à-dire celle que nous commençons à apercevoir aujourd’hui. H.A Simon est un grand spécialiste de la Théorie de la Décision, de la systémique et de la Cognition. A ce titre il s’est intéressé à cette idée d’IA pour remplacer les tâches programmables, « prévisibles » et/ou répétitives exécutées par les hommes par des systèmes ou des machines et logiciels. Dans ce domaine, l’IA a beaucoup progressé et son apport pour les décideurs et autres régulateurs est considérables, les SI, les systèmes experts, la robotique en sont les principaux résultats. La prise de décision fondée sur les prédictions n’est pas non plus nouvelle ; et, de tout temps, le pouvoir a appartenu à ceux qui prévoient, ou qui savent mettre les prévisionnistes à leur service. Ainsi des banquiers qui se servent des prévisions des analystes.

C’est sur la société dans sa globalité que l’IA va opérer des transformations et c’est pourquoi elle donne de l’espoir et en même temps fait peur.

Notre société est profondément transformée par la technologie et le numérique. Lerythme d’adoption des technologies estde plus en plus rapide.

Les collégiens et lycéens d’aujourd’hui sont les professionnels de demain. Il est urgent de les préparer aux nouveaux métiers du numérique pour leur éviter la voie de garage à leur sortie de l’université ; comme c’est le cas aujourd’hui pour les sciences sociales en Algérie. Que ce soit à travers des études diplômantes à dominante scientifique, ou en portant à leur connaissance toute la palette des métiers du numérique, accessibles sans diplôme d’ingénieur. La priorité sera donc de réformer le système éducatif dans sa globalité. A-t-on fait le bilan du LMD, après plus de 15 ans d’expérience ?

Ceci est le domaine du réel, du raisonnable, de la prise de conscience d’une évolution … Mais sur un autre registre, celui du rêve, du fantasme (mais qui peut devenir réalité à moyen et long terme), on spécule sur les effets, les impacts, les conséquences …de l’IA sur la société, les personnes, les valeurs, l’éthique, la vie privée, etc. Aujourd’hui, c’est aussi à la mode de direque l’intelligence artificielle bouleverseral’histoire plus qu’aucune autre inventionavant elle. Il faut relativiser.

« Bien des technologies ont bouleversé lemonde avant celle-ci : la maîtrise du feu, lelevier mécanique, la roue,l’usage du fer et du charbon, l’imprimerie, lamachine à vapeur, le moteur à explosion, lemoteur électrique, le téléphone : et biend’autres, apparemment plus modestes, ontapporté des changements au moins aussiimportants. A chaque fois, elles ont été utilisées à la fois pour le meilleur et pour le pire,selon l’éthique des sociétés qui les maîtrisaient. Rares sont les technologies révolutionnaires (comme les médicaments antidouleurs ou la pilule contraceptive) dont il aété difficile d’imaginer des usages malins,même s’ils existent. L’art de prévoir n’est pas nouveau… Elle (l’IA) restera, cependant, incapable de prévoir les grandes ruptures, et en particulierde prévoir ce que sera la prochaine granderupture. Elle est aussi incapable, commetoutes les autres innovations avant elle,d’empêcher des humains d’en faire un mauvais usage et ce n’est pas parce qu’elle usurpe le nom d’« intelligence » qu’elle peutfournir cette garantie : il y a tant de pervers,de méchants, de barbares, parmi ceuxqu’on décrit comme « intelligents ». Une IA,comme beaucoup d’innovations, est comme un marteau : elle peut servir à construire, ou à détruire. Le pire n’est pas certain,mais il est possible. L’IA est déjà incroyablement utile,en prévoyant, dans la limite étroite de ce queles données du passé permettent d’analyser, (J. Attali, chronique du quotidien « Les Echos » du samedi 17 juin 2023).

L’IA naissante est en train de faire entrer l’économie mondiale dans l’ère du capitalisme cognitif, « c’est-à-dire, l’économie de la connaissance, de l’intelligence artificielle et du big-data ». L’or noir qu’était le pétrole a fait son temps ; avec Catgut et ses successeurs, GAFAM et autres, commence le règne de l’or gris. Ne ratons pas cette énième révolution. L’enjeu de l’IA doit être compris comme un défi pour le système éducatif, d’abord.

Anour El Andaloussi

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