Nous n’avons pas tiré toutes les leçons de la crise Covid19 dans le domaine de l’organisation des activités et des relations de travail. En effet, pendant cette crise, le Télétravail s’est développé de façon très rapide et nous avons observé l’ingéniosité des jeunes dans l’innovation et la créativité. Cependant, le droit commercial et surtout le droit du travail sont restés à la traîne. Les règles juridiques actuelles sont très largement inadaptées aux nouvelles formes d’organisation du travail.
Cette situation risque de brider l’esprit d’initiative et d’innovation, alors que l’économie numérique fait des pas de géant dans le monde. Il est vrai que l’héritage en matière de législation dans le domaine des relations de travail est très lourd et chaque pas dans le sens d’une transformation sera contrecarré par des résistances des tenants du statuquo. Mais il faudra le faire et très rapidement, sinon on risque encore une fois de rater le train de l’évolution pour une émancipation, au moins pour une catégorie des salariés, qui aspire à l’épanouissement par l’autonomie. C’est aussi une opportunité pour une ouverture vers plus de flexibilité. Le travail partiel, le travail à mi-temps, le travail à distance ou télétravail, le travail à domicile sont de nouvelles approches pour lutter contre le chômage et particulièrement pour la catégorie des chômeurs qualifiés et les jeunes sortants de l’université. L’économie de marché ne s’accommode pas de rigidités juridiques ou institutionnelles, elle a besoin pour son développement de mobilité des facteurs de production (capital, travail) dans le temps et dans l’espace. Brider la mobilité des facteurs, c’est aller vers une économie de stock et non une économie de flux ; en terme de compétitivité, la différence est là.