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L’année 2023, par où commencer ?

L’annonce officielle et solennelle de l’augmentation des salaires de la fonction publique (2.8 millions de fonctionnaires et d’agents publics), de l’indemnité de chômage, du relèvement de la pension de retraite, et d’autres mesures encore pour l’amélioration du pouvoir d’achat des algériens, est en soi une bonne nouvelle pour plus de  six millions d’algériens, qui font face depuis plus d’une année à une inflation galopante; mais qui reste toutefois modérée, comparée à l’Europe ou la Turquie. Toutes ces mesures sont prises en charge sur le budget de l’Etat au titre de l’année 2023 (LF 2023).

Ces revenus additionnels vont se traduire par un pouvoir d’achat additionnel et une demande solvable sur les marchés. Est-ce que le système productif national est suffisamment flexible pour s’adapter à cette nouvelle demande en offrant une plus grande quantité de marchandises ? Si la réponse est OUI, cela signifierait que nous allons avoir une croissance économique induite par la demande qui va favoriser et la productivité et l’emploi, et de manière générale augmenter la valeur ajoutée avec toutes ses composantes (salaires, intrants, taxes…) et, in fine, les revenus (revenus salariaux et non salariaux, profits…) et des impôts pour le Trésor public; on appelle ça «mettre l’économie sur le chemin vertueux».

Si la réponse est NON, cela conduirait, soit à recourir à l’importation des quantités additionnelles pour satisfaire la demande additionnelle, soit faire une sélection par les prix, soit les deux à la fois.

Dans les deux cas, nous aurons soit la dégradation de la balance commerciale et les réserves de changes avec, soit l’inflation, soit les deux en même temps. Le plus dangereux, c’est l’inflation, c’est-à-dire que tout cet effort budgétaire de l’Etat pour soutenir le pouvoir d’achat des catégories vulnérables sera anéanti par l’augmentation des prix, particulièrement ceux des produits alimentaires et des biens manufacturés. 

La PRIORITE est donc de mettre le système productif en branle pour augmenter l’offre sur le marché. A-t-il les moyens de le faire? De nouvelles capacités de production sont-elles prêtes à entrer en activité? C’est à ces questions que l’on doit apporter des réponses, si on veut éviter le retour à l’importation massive de produits finis et écarter l’inflation qui risque de neutraliser les efforts budgétaires de l’Etat.

Une opportunité qu’il ne faut surtout pas gâcher, et surtout une opportunité pour relancer le système productif devenu sclérosé par des années de crise du Covid19 et du post-Covid19. Aussi il faut mettre des protections ciblées pour éviter que le retour des importations, tous azimuts, ne mettent l’économie à genou; l’importation est le principal facteur alimentant les marchés et l’économie informels.

Cette reprise va aussi produire une appétence pour l’investissement et l’innovation; la dernière loi sur l’investissement doit commencer à produire ses effets, au moins par l’inscription de nouveaux projets d’investissement qui eux doivent aller prioritairement vers la production de nouveaux produits ou des produits anciens mais plus sophistiqués.

Anouar Al Andaloussi

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