Les automobilistes qui ont tardé à payer cet impôt indispensable à la circulation routière ont couru, les derniers jours, de bureau poste en recettes fiscales en ayant la peur au ventre de ne pas en trouver. Les autorités ont finalement prorogé d’un mois le délai d’acquisition du fameux laissez-passer.
A la sortie de la recette des impôts du quartier Egeco, à la commune de Bourouba d’Alger, une dame dans la soixantaine crie sa colère : « Je viens de faire le tour de plusieurs postes, Birmandreis, Kouba, Bachdjarah et aucune d’elles n’a la vignette de 1000 dinars. Ils le font exprès pour nous rendre fous ».
Elle n’est pas la seule à avoir sillonné la ville pour trouver le sésame nécessaire à la circulation automobile dont l’émission, à tarif régulier, devait expirer hier mais qui a été finalement prolongée d’un mois.
« Pourtant, ils connaissent à l’unité près le nombre de voitures dans tout le pays. Pourquoi n’impriment-ils pas assez de timbres pour nous éviter de courir comme des malades », dit Mohamed qui lui aussi était hors de lui après une quête de deux jours derrière la fameuse taxe. Un autre automobiliste éconduit décrète pour sa part : « Je ne l’achèterai pas. Je m’en fous. On devrait tous refuser de payer la vignette ».
Justement, à quoi sert la vignette ? Il s’agit d’un impôt annuel dont les propriétaires de voitures doivent s’acquitter puis sur leur pare-brise sous peine d’une forte amende ou de mise en fourrière. Ce paiement fiscal est, en principe, utilisé pour l’aménagement et l’entretien des routes. Toutefois, au regard de l’état des chaussées à certains endroits du pays, les milliards de dinars collectés chaque année par ce biais doivent financer d’autres actions. Car on compte plus les nids de poules, les ralentisseurs posés à l’emporte-pièces un peu partout et souvent sans aucun respect des normes, la défection de l’éclairage public sur plusieurs tronçons routiers, les signalisations sur sol manquantes ou effacées. Les lacunes et les dysfonctionnements cantonniers sont nombreux. Ils mettent les nerfs des usagers à l’épreuve et, parfois, leur vie en danger. C’est pourquoi, le ressentiment contre la vignette est récurrent surtout que la pénurie du papier revient chaque année et oblige les contribuables à faire de longues queues pour l’avoir ou d’haleter de bureau en bureau lorsqu’elle devient rare. Chaque année aussi, la Direction générale des impôts se voit contrainte de proroger d’un mois les délais de clôture de ventes puisqu’elle n’a pas imprimé un nombre suffisant de ces papillons.
Indispensable voiture
Le parc automobile algérien dépasse 6,5 millions de véhicules immatriculés. La voiture personnelle devient un moyen de transport indispensable puisque le transport public est loin de satisfaire les besoins de la population en qualité et en quantité. Dans une ville comme Alger, il est quasiment impossible de se déplacer entre le travail, l’école, les marchés et les différentes administrations en comptant uniquement sur les bus, le tramway et les taxis. Le métro a certes ramené une bouffée de liberté de mouvement et augmenté l’efficacité du secteur mais il reste prisonnier d’une seule ligne.
La voiture est également un marqueur social. Elle constitue une sorte de signe extérieur de réussite. Posséder sa propre voiture, c’est comme être propriétaire de sa maison. Il ne s’agit donc pas d’un simple accessoire mais d’un nouveau paradigme de la vie en société.
Depuis quelques années, les femmes ont toutes envie de gagner en autonomie et se défaire de la tutelle du mari, du frère, du père pour vaquer à leurs occupations. Pour elles, acquérir une automobile est synonyme de liberté de mouvement mais aussi la garantie d’un espace de sécurité où elles ne risquent pas d’être embêtées, dérangées ou même harcelées comme il arrive souvent dans les bus, les trains et le tramway.
La nécessité de posséder sa berline ou son break, parfois les deux quand on a les moyens à l’instar de certaines familles, est un désir, cela dit, contrarié depuis une année. Le marché est affecté de rareté à la suite de la fermeture de plusieurs usines de montage dans le sillage de l’emprisonnement pour malversations des principaux concessionnaires du pays. L’importation s’est d’autres part considérablement ralentie à cause de la crise économique que traverse l’Algérie depuis des années. L’acquisition à l’étranger de voitures neuves et usagées est, elle aussi, interdite. Du coup, les prix des tacots d’occasion ont flambé sur les marchés, créant une grande frustration chez ceux qui espéraient accéder au rang de propriétaire de cet instrument qui procure un sentiment savoureux de liberté.
Mohamed Badaoui
Oui la voiture est indispensable en ce pays desertifie par des mesures limitées à la verbalisation , au comment coincer le citoyen , au lieu de lui faciliter son quotidien. Faciliter le quotidien , c’est remettre toutes ces vignettes au placard sinon les remettre aux différents bureaux d’ assurance qui se chargeront de les distribuer au fur et à mesure que l’automobiliste s’acuité de son assurance. Cette façon aura pour avantage d’avoir ces vignettes tout au long de l’année et chaque automobiliste s’en acquiert une fois par année.
Mais , le problème ou sont ces responsable qui pourront réfléchir de la sorte.