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Inflation : flambée des prix et inquiétude des petites bourses

La cherté de la vie et la probable suppression des subventions de l’Etat à certains produits de base créent actuellement un microclimat d’inquiétudes chez les Algériens aux revenus modestes. Reportage.  

L’humour noir des Algérien a du grain à moudre en cette période où se mettre quelque chose à se mettre sous la dent devient difficile. Ainsi Mahmoud, un retraité, qui, pour mettre un peu de beurre dans les épinards, travaille comme chauffeur de taxi clandestin, ne supporte plus les émissions de santé à la télévision. «Ils n’ont pas honte. Ils nous disent de faire manger à nos enfants des protéines, des vitamines, des fruits pour qu’ils grandissent en bonne santé alors que je n’ai même plus de quoi leur acheter de la pomme de terre tous les jours. Mon rêve maintenant, ce n’est pas qu’ils réussissent leur vie mais juste qu’ils restent tranquille pour qu’ils n’aillent pas en prison ou qu’ils meurent en tentant de traverser la mer vers l’Europe». Il exhibe ensuite un sac en nylon noir et lance : «un kilo de carotte pour 50 dinars. L’affaire du jour. Je ne l’ai pas ratée». Il explique qu’il garde toujours un œil sur les pancartes des camionnettes des vendeurs ambulants pour voir s’il n’y a pas une aubaine à saisir.

Sur les réseaux sociaux, la dérision atteint des sommets. La pomme de terre est évidemment la reine de la comédie. Une image qui circule sur Facebook met en scène le précieux tubercule épluché de telle manière qu’il apparaisse habillé d’une sorte de bikini avec cette légende : «Miss Algérie». Le légume est également photographié sur un écrin de bijoux qu’on offre en dot à une mariée.

Sur un ton plus sérieux, Abdelkrim, un commerçant qui passe son temps sur les routes pour s’approvisionner et dénicher les bons filons est, quant à lui, pessimiste. «Si on tient 15 jours à ce rythme, on est champion», dit-il. «Tout est en train d’augmenter. Cette semaine, la poudre de lait a augmenté, brusquement, de 150%. La matière première d’autres n’existe même plus. Je ne sais comment nous allons faire».

Bonne nouvelle, cependant, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a accéléré la délivrance des dérogations sanitaires d’importation des intrants avicoles. Cette décision vise à réduire «progressivement» le déficit en matière de poussins pour réguler le marché de viandes blanches.

Fairouz Bendahmane, directrice par intérim des services vétérinaires, a précisé que ces permis ont été octroyés «rapidement et à la demande des opérateurs intéressés par l’importation (…) des œufs à couver-chair, des poussins-chair ou des poussins repro-chair». Le poulet et la dinde qui, pendant des années, ont permis aux petites bourses d’assouvir leurs besoins en nourriture carnée deviennent de plus en plus inaccessibles aux revenus modestes.

Selon Abdelkrim, les autorités ont réduit drastiquement les dérogations des importations particulièrement pour les marchandises en provenance de France pour des raisons politiques mais, dit-il, «cela a complètement perturbé le marché». Pour lui, tout va bientôt flamber surtout que, prédit-il, «les subventions, c’est fini !»

Fayçal, VRP dans une entreprise privée, pense que le niveau des prix va certainement augmenter en 2022. «Les importations pas chères qui venaient de Chine, c’est de l’histoire ancienne», prévient-il. «Les Chinois n’ont pas investi dans le transport maritime et seront soumis au bon vouloir des Européens. Leurs produits vont rapidement devenir chers».

La probable suppression des subventions de l’Etat pour certains aliments de base crée, elle aussi, un microclimat d’inquiétude. La loi de finance revient souvent dans les discussions même dans les échanges entre des personnes qui, par le passé, ne savaient pas ce que cette disposition juridique signifiait. «Ils vont nous faire baisser le pantalon», s’exclame Réda, un travailleur au salaire moyen. «L’année prochaine, apparemment, il faut une brouette d’argent pour acheter quelques pains», s’inquiète-t-il.

 Mohamed Badaoui

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un commentaire

  1. l’algerie devenu le pays le plus cher de vivre pourtant seulement 43 millions aux pays .l’etat toujours accuse
    la speculation et en faite c’est le manque des produits et la demande est exede l’offre . le poulet est cher c’est que il n’y a pas de poulet pour tout le monde les legumes sont cher car seulement les fellahs dans les campagnes seules qui travaillent la terre et les persones dans les grandes villes atend ce qui produisent ce qui reste travailler la terre . le fellah n’a pas trouver meme pas la maindeuvre pire il n a meme pas des agences d’emploi de recruter la maindoeuvre . l’agence nationale d’emploi ne fait rien et n’offre rien au marche du travaille . ‘enseige ou les micro entreprise investe dans le tourisme oul’idustrie et persone a penser d’ouvrir
    une agence d’emploi pour enrichir le marche du travaille.

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