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Gel des nouvelles taxes : la bombe de la hausse des prix désamorcée

La hausse vertigineuse des prix suscitée par l’entrée en vigueur des taxes contenues dans la Loi de finance 2022 a provoqué la montée en flèche, et la panique des opérateurs et des consommateurs. Pour désamorcer le risque d’une explosion, l’exécutif a, sous l’injonction de Tebboune, fait machine arrière.

Une panique fiscale s’est emparée du pays ces derniers jours. L’entrée en application des dispositions de la Loi de finance 2022 a provoqué un emballement des prix qui s’est rapidement répercuté sur de plusieurs secteurs, mais aussi sur les consommateurs.

La facture de nombreux articles du commerce, notamment ceux de large usage, ont bondi d’un coup vers des niveaux inquiétants, particulièrement pour les ménages aux revenus modestes. La fièvre provoquée par l’entrée en vigueur de nouvelles taxes a même menacé certaines activités de cessation. C’est le cas, notamment, du Numérique dont les opérateurs ont pâti de la hausse des produits acheminés aux clients par colis après que les Douanes ont imposé un taux variant entre 30 et 130% sur les achats en ligne.

Le président du Groupement des acteurs algériens du Numérique (GAAN) avait appelé, il y a quelques jours, à une “révision radicale” des nouvelles charges sur les colis postaux dans le cadre du e-commerce pour tout ce qui concerne le matériel informatique ainsi que les équipements techniques et leurs accessoires.  

Le GAAN a justifié sa demande par le fait que les étudiants et les chercheurs seront affectés par ces mesures qui entraineront la hausse des prix de certaines marchandises dont ils ont besoin pour mener leurs travaux.

La révision de ces taxes “est une mesure nécessaire, si nous voulons vraiment relancer le domaine numérique en Algérie”, avait estimé le Groupement qui a fait état de la création d’un groupe de travail composé d’experts et d’opérateurs économiques en vue de formuler des propositions et des solutions pratiques à soumettre au gouvernement.

Cause entendue, le président de la République a instruit sur-le-champ le Conseil des ministres, tenu dimanche, de “supprimer tous les impôts et taxes sur le e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les startups en se contentant des tarifications réglementées”.  

Dans le même élan, Abdelmadjid Tebboune a également ordonné le gel des impôts sur les produits alimentaires de large consommation pour endiguer la flambée de leur prix. La mesure a été immédiatement saluée par les représentants des consommateurs et des commerçants.
Le président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, a ainsi exprimé son soulagement et estimé que la décision du président “vient stopper la flambée des prix et améliorer le pouvoir d’achat des citoyens”. Il a, par ailleurs, appelé les opérateurs économiques à respecter sa stricte application en vendant les produits au prix réel après l’acquisition de la matière première sans taxes”.
Zebdi a également pointé d’un doigt accusateur la spéculation, et le monopole exercés par certains réseaux à un moment où le dinar a perdu de sa valeur. Il a par ailleurs justifié la hausse des prix locaux par les dysfonctionnements que connaissent les marchés internationaux et l’appréciation des coûts du fret.
De son côté, le Secrétaire général de l’Union général des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hazab Benchahra a qualifié la décision du chef de l’Etat de “positive” surtout qu’elle intervient “à l’approche du mois de Ramadhan”. Il a tenu à rappeler que l’UGCAA a été parmi les premiers acteurs ayant dénoncé la hausse des prix des denrées alimentaires et l’augmentation des taxes sur l’importation des produits de large consommation.

Mourad Fergad

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