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Après l’installation du gouvernement Bouden : Soutien total de l’Algérie à la Tunisie

Voisins et alliés, les deux pays se serrent les coudes en ces temps difficiles pour se préserver ensemble des nombreux dangers qui menacent la région.   

L’Algérie et la Tunisie sont unies comme les doigts d’une seule main. C’est Tebboune lui-même qui l’a affirmé en précisant qu’il ne permettra à personne de toucher à la sécurité de ce pays voisin.

Le chef de l’Etat n’a, en outre, pas tari d’éloges pour son homologue Kaïs Saïed et annoncé qu’il se préparait à lui rendre visite à la tête d’une importante délégation. En attendant, c’est par téléphone qu’il l’a félicité pour l’installation du nouveau gouvernement et l’a informé qu’il prévoit discuter avec lui de vive voix, à Tunis, du “renforcement de la coopération bilatérale dans les différents domaines”. Un soutien agissant et rassurant pour les Tunisiens qui se sont exprimés, dans leur majorité, en faveur de la politique de leur président.  

La Tunisie passe par des moments difficiles depuis 2011 après les événements qui ont conduit au changement de régime et à une nouvelle expérience de démocratie parlementaire non aboutie. Le plus petit Etat maghrébin qui a été à l’origine des révoltes arabe a, certes, échappé à l’effondrement mais n’a pas réussi à dépasser les querelles partisanes qui ont nui à ses équilibres économiques et sociaux. Cette situation s’est considérablement aggravée avec la chute de ses recettes extérieures dont une partie importante est tirée du tourisme. L’instabilité chronique de la Libye et quelques attentats, en particulier celui du Bardo en mars 2015, ont fait fuir les touristes européens vers d’autres destinations provoquant ainsi un énorme préjudice à l’économie tunisienne. La ruée étésienne des Algériens vers les stations balnéaires de Hammamet, de Nabeul et de Sousse a, certes, pu pallier cette défection mais elle est demeurée insuffisante pour renflouer le secteur.

Un mal très profond

Le mal est très profond. La Tunisie souffre encore du désinvestissement qui a suivi la chute de Zine El Abidine Ben Ali. Les entreprises étrangères qui y possédaient des usines ont quitté dans la précipitation le climat insurrectionnel menaçant pour leurs intérêts.

Sur le plan politique, la lenteur de la réforme constitutionnelle a noyé le pays dans des débats sans fin sur le projet de société. La cohabitation entre des mouvements séculiers et d’autres théocratiques a bloqué le système pendant de longues années au lieu de lui permettre de reprendre sa quiétude.

Au fil du temps, la crise ne faisait que s’accentuer, menaçant ainsi le pays de sombrer dans le chaos. Surtout que ses frontières orientales et méridionales risquaient de devenir une porte d’entrée à la violence qui embrasait la Libye et le Sahel. Au début de 2020, la Tunisie recevait un nouveau coup dur avec le déclenchement de la pandémie du covid-19 qui a eu un effet dévastateur sur ce qui restait valide de son économie. N’ayant pas les moyens de faire face à tant de revers de fortune, elle montrait des signes inquiétants d’une explosion qui aurait pu lui être fatale.

C’est pour éviter à son pays un tel scénario que Kaïs Saïed a décidé d’user de ses prérogatives pour mettre le holà à l’anarchie qu’il voyait venir. Invoquant un “péril imminent”, il a limogé le gouvernement et suspendu le Parlement avant de s’attribuer par décret de vastes pouvoirs le 22 septembre. Des mesures qui n’ont pas plu à tout le monde à l’intérieur comme à l’extérieur de la Tunisie. Certains y ont vu un “coup d’Etat” et une volonté de réinstaurer la dictature alors que, dans leur majorité, les Tunisiens, éreintés par une décennie d’appauvrissement continu, ont salué l’initiative de leur président.

Tout en mettant ses détracteurs sous pression à son tour, Saïed menait une course contre la montre pour remettre sur pied les institutions. A la surprise générale, le 29 septembre, il a nommé -une première dans toute la région- une femme, Najla Bouden, universitaire de profession qui affirmé dès l’installation de son cabinet que “la lutte contre la corruption sera le plus important objectif” de son gouvernement qui compte 25 membres, dont neuf femmes. Elle se donne aussi pour priorité de “redonner aux Tunisiens confiance en l’Etat” et “améliorer leurs conditions de vie”.

Lundi, M. Saied a réaffirmé devant le nouveau gouvernement que les mesures qu’il a prises depuis juillet visaient à “sauver l’Etat des griffes de ceux qui le guettent, à la maison comme à l’étranger, et de ceux qui voient leur fonction comme un butin ou un moyen de piller les fonds publics”.

Un projet qui n’a pas laissé Alger insensible et l’a décidé de sécuriser à sa manière le choix des autorités et du peuple tunisiens mais “sans interférer dans leurs affaires intérieures” comme a tenu à le dire clairement le président Tebboune dans sa dernière rencontre avec la presse.

Mohamed Badaoui

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