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Agriculture : Plus d’eau et moins de bureaucratie pour booster la production

Le secteur agraire souffre de trois maux structurels : la pénurie d’eau, la bureaucratie et la spéculation. Deux ministres, Karim Hasni et Abdelhamid Hemdani, font, chacun selon sa spécialité, l’état des lieux.  

L’irrigation consomme, à elle seule, 70% des ressources en eau mobilisées dans le pays contre 30% pour les ménages, selon le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique.

Lors d’une rencontre nationale sur l’investissement dans le domaine de l’agriculture, Karim Hasni a précisé que son secteur mobilise près de 11,2 milliards de m3 par an du précieux liquide dont 7,3 milliards de m3 sont destinés à l’agriculture et 3,6 milliards de m3 pour l’eau potable.

Le ministre a mis en avant “le rôle important et central de son secteur dans la promotion de l’agriculture et des activités y afférent, soulignant son souci d’accompagner et de soutenir le secteur de l’agriculture, en vue de réaliser l’autosuffisance concernant tous les produits agricoles, notamment les produits stratégiques”.

Le ministre a, par ailleurs, affirmé l’adoption par son département d’une stratégie ” ambitieuse” pour remédier au déficit hydrique et mettre en place une solution “durable” qui permet de faire face au phénomène des changements climatiques. Cette politique inclut, notamment, le dessalement de l’eau de mer en vue d’alimenter la population en eau potable. Elle concerne plus de 28 millions d’habitants à travers 16 wilayas à court-terme et plus de 35 millions à travers 19 wilayas à moyen-terme.

Hasni a indiqué que son plan vise à “à satisfaire tous les besoins en eau potable pour les populations des villes côtières et des villes situées à 150 km de la côte, en vue d’alléger la pression sur les ressources hydriques de surface et souterraines”.

Il a également tenu à rappeler que “le secteur des ressources en eau a contribué à la promotion et au développement de l’agriculture saharienne qui repose essentiellement sur les eaux souterraines dans les opérations d’irrigation des surfaces agricoles, à travers les grandes facilitations accordées aux demandeurs d’autorisation d’exploitation des eaux souterraines et de forage de puits dans les wilayas du sud qui ont connu une relance dans le domaine de l’agriculture”.

Selon la même source, le secteur des ressources en eau a également contribué à l’aménagement et à l’équipement des grands périmètres d’irrigation, d’autant que le ministère a recensé 44 grands périmètres d’irrigation actuellement, tout en œuvrant à augmenter ce nombre à 48 en 2024.

Le poids des lourdeurs administratives

Outre les problèmes de l’eau, l’agriculture, à l’instar d’autres secteurs, souffre du poids des lourdeurs administratives. Une chape qui a poussé le ministre Abdlehamid Hemdani à appeler à la libération de l’acte économique de la bureaucratie pour permettre la libéralisation des investissements et la réalisation de la stabilité des projets.

Lors d’une conférence de presse tenue en marge des travaux d’une réunion organisée sous le slogan “Pour un investissement attractif et durable”, le ministre de l’Agriculture et du développement rural a expliqué que son département a pris plusieurs mesures pour supprimer les pratiques bureaucratiques de l’acte économique, notamment à travers la création du guichet unique.

Hemdani a souligné que son administration a œuvré à la réduction du nombre de commissions, et des sous-commissions mandatées ainsi que les procédures qui étaient nécessaires pour l’octroi des milliers d’hectares de terres arables en dehors des cadres de la bureaucratie. Selon lui, le foncier agricole représente un outil d’investissement, soulignant que le secteur a rompu avec les pratiques du passé en introduisant la plateforme numérique et l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS).

“Si nous laissons l’acte économique soumis à un groupe de commissions et un portefeuille de documents et passons par les directions de wilayas, nous ne pourrons pas développer les investissements et l’économie nationale en général”, a-t-il préconisé. Il a, en outre, révélé que les biens fonciers récupérés “sont orientés vers l’investissement”.

En réponse à une question concernant la hausse des prix de certains produits agricoles sur le marché, le ministre a annoncé qu’un comité sectoriel a été mis en place pour effectuer toutes les mesures de contrôle suivant une feuille de route sur laquelle il faut s’appuyer quotidiennement.

“Il n’est pas possible de passer d’un prix à un autre sur le marché en 48 heures, sauf en cas de spéculation, alors que l’administration sectorielle approvisionne le marché avec les mêmes quantités et maintient les mêmes surfaces cultivées”, s’est-il interrogé.

“La seule différence qui peut être prise en compte, ce sont les produits saisonniers et hors saison qui sont affectés par les prix” a-t-il ajouté en estimant qu’il n’y a pas de pénurie dans l’approvisionnement pour justifier ces hausses.           

Le ministre a, par ailleurs, mis en exergue le travail mené, sur directive du président de la république pour la criminalisation de l’acte de spéculation, “qui est la seule explication des fluctuations des prix sur le marché”.

Mourad Fergad

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