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Vague d’incendies au nord du pays : après la catastrophe, le constat

(Photo by AFP)

Des millions d’Algériens ont vécu une saison en enfer alors qu’il reste le mois d’août à passer. Le bilan des incendies de cette semaine est macabre. Le nombre de morts, de brûlés et de traumatisés est élevé. Place maintenant au constat et aux indemnisations.

Après la terrifiante vague d’incendies qui a touché de nombreuses wilayas du nord, les autorités annoncent que la situation est désormais maitrisée. Place maintenant au constat des dégâts qui sont considérables, au recensement des sinistrés et aux indemnisations des victimes.

La Protection civile a fait état hier de l’extinction de tous les feux à l’exception d’un foyer à Ouled Attia dans la wilaya de Skikda, où l’opération est toujours menée par les efforts conjoints des soldats du feu, des militaires et des autres corps de sécurité.

Trente-quatre personnes ont perdu la vie dans la catastrophe et les brûlés se comptent par centaines. Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, qui a rendu visite aux souffrants, a fait savoir que 325 blessés ont été rapidement pris en charge. Les sept cas graves ont été, eux, transférés à l’hôpital central de l’Armée d’Aïn Al-Naâdja à Alger et au nouvel hôpital spécialisé de Zéralda, mis en service le 5 juillet dernier.

Saihi a précisé en outre que ces incendies ont fait 134 blessés à Béjaïa, 122 à Boumerdès et 78 à Skikda, ajoutant que la plupart d’entre eux ont tous quitté les établissements de soin. Il a, en outre, annoncé la mise en place d’une cellule de crise au niveau de la Pharmacie centrale qui fonctionne désormais 24h/24h pour éviter toute pénurie de médicaments.

En parallèle, les autorités locales ont entamé le constat des dégâts et le recensement des sinistrés en vue de procéder à leur indemnisation, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, lors de ses visites aux zones sinistrées. Celui-ci a réaffirmé l’engagement de l’Etat à dédommager les sinistrés, en rassurant que les commissions locales chargées du recensement ont déjà entamé leur travail.

En déplacement à Bouira, Bejaïa et Jijel, le ministre a souligné que la maitrise de la situation a été rendue possible grâce à l’efficacité des interventions aériennes par le biais des avions anti-incendie, et après l’amélioration notable des conditions météorologiques avec la baisse de la vitesse du vent et celle des températures. Merad a insisté, par la même occasion, sur la nécessité de maintenir le niveau d’alerte jusqu’à ce que tous les incendies soient éteints.

En plus du travail fourni par les pompiers et les éléments de l’Anp pour lutter contre le feu, des associations ainsi que des bénévoles se sont mobilisés pour aider les sinistrés. Ils ont ainsi acheminé des dons de différentes natures : denrées alimentaires, eau, matelas, couvertures, vêtements, équipements médicaux et produits pharmaceutiques.

Arrestation d’une femme soupçonnée de pyromanie

Le Croissant-Rouge algérien a, pour sa part, dépêché quatre caravanes pour assister les habitants de Bouira, Jijel, Skikda et Bejaia, et plus de 500 volontaires pour contribuer aux opérations d’évacuation et de secours.

Le ministère de la Solidarité nationale s’est chargé, quant à lui, du soutien psychologique et social des victimes, alors que le ministère de la Jeunesse et des Sports a réquisitionné les maisons et auberges de jeunes pour héberger les familles en difficulté.

De son côté, le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a appelé l’ensemble des entreprises de son secteur à augmenter les quantités utilisées dans le protocole thérapeutique contre les brûlures et à orienter des quotas vers les régions touchées.

Concernant les causes qui ont été à l’origine des incendies, les pouvoirs publics ont commencé la chasse aux pyromanes. Hier, une femme originaire de la wilaya de Skikda a été arrêtée et son dossier transféré à la Section antiterroriste et de lutte contre le crime organisé du tribunal de Sidi M’Hamed.

Autre son de cloche, le conservateur principal du Parc national du Djurdjura, Ahmed Alileche, a pointé du doigt des «déficiences» dans les dispositifs de lutte contre les incendies mais aussi «un manque de moyens humains et matériels».

«Il n’y a pas une stratégie pertinente de lutte contre les feux de forêts » a-t-il affirmé dans un entretien accordé au site TSA. «Quand on parle de prévention, il faut mettre les moyens humains et matériels et d’aménagements des forêts», s’est-il exclamé. «Une fois le feu déclenché, il faut maîtriser les techniques de lutte. La végétation dans nos forêts est pyrophile à l’image du chêne vert, le liège, le pin d’Alep. Il faut une volonté politique réelle de se doter d’un dispositif efficace de prévention contre les incendies».

Les moyens humains et matériels manquent terriblement ce qui entrave la mise en place d’un dispositif de lutte convenable face aux incendies, a regretté le même responsable. «Nous n’avons pas assez d’effectifs pour couvrir toutes les forêts et effectuer une surveillance efficace. Nous n’avons plus de saisonniers et les départs à la retraite ne sont pas remplacés. Le parc roulant est ancien. Les moyens matériels ne sont pas à la hauteur».

Mourad Fergad

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