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En vrac par Madjid Khelassi  : Stétho ardent et seringue câline…

Le président de la république Abdelmadjid Tebboune a annoncé  lundi à Beni- Messous, la  restructuration totale du système de santé.

Ah le bout du tunnel ! Ah le stétho ardent  et la seringue câline  ! Ah le fil chirurgical espéré comme le fil d’Ariane …murmurent les blouses désespérées .

60 ans que le secteur gémit bien plus que le malade . Enfin la refonte totale du secteur de la santé, la création d’une agence nationale de la sécurité sanitaire dotée d’un pouvoir de décision  , la suppression du service civil, les mesures financières incitatives , la revalorisation du métier , le clin d’œil aux compétences nationales résidant à l’étranger.

Mots en électro-choc  qui exhument des cadavres de promesses jamais tenues.  Et yeux écarquillés des soignants  comme frappés par cet inattendu Décochage.

A Beni- Messous , hier , on aurait presque vu les blouses danser…comme réveillées d’une anesthésie voire d’un coma prolongés.

Ah l’hôpital et ses plaies , les médecins et leurs blessures , les infirmiers( iéres) et leur désarroi . C’était grabat et mort lente, nature morte et espoirs déçus.

Souffrances intactes des médecins  et impuissances à soigner autrui…quand le fil chirurgical se fait rare, quand la canule de trachéo coûte le prix de deux  SMIC, quand  les doses de chimio se font buissonnières , quand  le scan est en panne, quand l’IRM coûte 3 briques  , quand  les médecins des urgences se font agresser par des loubard qui  estiment   qu’on ne  fait pas assez vite.

Il était une fois le rêve de devenir toubib…et une fois qu’on y est…C’est le trou noir d’une vocation qui se fracasse dans la panique des nuits de gardes, quand tout manque à l’hôpital. Stéthoscope-sautoir et mains nus. Grand Zéro humain d’un PU débordé. On voulait de la médecine , on y rencontre la simonie des déceptions.

Hier à Beni-Messous, nous crûmes entendre les You You d’une résurrection . Les battements d’un tensiomètre de l’espoir. Et sous les masques de ces femmes et de ces hommes en première ligne du Corona, pointait une lueur, celle  de la rédemption d’un métier malmené, stigmatisé , abandonné mais oh combien aimé par ceux qui le pratiquent .

Pendant 60 ans , les blouses blanches de l’Algérie pétrolifère trimèrent dans des hôpitaux  aux couloirs sinistres et à la faïence ébréchée…ils furent un roman… sur eux même.

Tacherons assimilés à des gogos  maniant le scalpel  dans la décomposition du jour, et ensablés pour toujours, dans les déserts médicaux de l’Algérie qui se soigne à l’étranger .

Le Corona réhabilitant nos personnels de santé  ! Jamais malheur ne fut si bon…à quelque chose… qui fait danser l’éther dans l’air vicié d’un hosto oublié.

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