Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affiché son ambition de porter, dans un futur proche, les investissements turcs en Algérie à 10 milliards de dollars au lieu des 6 milliards de dollars en 2023.
C’est la lune de miel entre Alger et Ankara qui, depuis quelques années déjà, entretiennent de très bonnes relations sur le plan aussi bien politique qu’économique. Et la visite officielle effectuée mardi par le président turc, Recep Tayyip Erdogan en Algérie et qui s’est bu dérouler le tapis rouge par les autorités algériennes, confirme la bonne santé de la coopération algéro-turque qui est bien partie pour être, dans un avenir proche, plus fructueuse, notamment sur le plan économique. Pour preuve, l’accord signé, signé mardi par le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi et le PDG de la société turque Botas, Abdulvahit Fidan, lors d’une cérémonie au niveau de la présidence de la République, co-présidée par président Tebboune et son homologue turc, portant sur la vente et l’achat de gaz naturel liquéfié (GNL) destiné au marché turc s’étend sur une durée de trois ans, a indiqué hier un communiqué de la compagnie nationale des hydrocarbures. «A travers cet accord, les deux parties ont convenu, notamment, d’étendre leur coopération pour une durée de trois ans, renforçant ainsi leur partenariat de longue date dans le domaine du gaz», est-il souligné dans le communiqué. Depuis 1988, Sonatrach fournit du GNL, à travers un contrat de long terme, à Botas, une société publique spécialisée dans l’approvisionnement du marché turc en gaz.
Toujours dans le secteur de l’énergie, le président turc a affiché, lors du forum économique algéro-turc tenu mardi au CIC (Alger) l’ambition de son pays de hisser les relations «ancrées» avec l’Algérie à «un partenariat à long terme à travers sa diversification avec une nouvelle vision». Mieux, il a fait part de sa volonté de porter, dans un futur proche, les investissements turcs en Algérie à 10 milliards de dollars au lieu des 6 milliards de dollars en 2023. Aussi, Erdogan n’a pas manqué d’inciter les opérateurs économiques de son pays à tirer «pleinement» profit des nouvelles opportunités de coopération et de partenariat avec leurs homologues algériens. En tout cas, une convention bilatérale pour la protection et l’encouragement des investissements mutuels est en cours de discussion, a indiqué le président turc, et vise à donner «une nouvelle impulsion aux investisseurs des deux pays».
Le Premier ministre Nadir Larbaoui, lui, a affirmé que l’Algérie aspire à voir les investisseurs turcs contribuer à la réalisation d’un partenariat économique fructueux avec leurs homologues algériens, et à concrétiser un modèle économique basé sur la diversification, la réalisation des intérêts communs et une coopération mutuellement bénéfique. Il a souligné «la forte ambition» des présidents des deux pays à «établir un partenariat bilatéral stratégique orienté vers l’attraction des investissements, le renforcement des échanges commerciaux et la promotion d’une coopération fructueuse entre les entreprises algériennes et turques à la hauteur des liens historiques de fraternité unissant les deux pays frères».
Pour sa part, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a appelé, dans une allocution prononcée lors des travaux du Forum économique algéro-turc, à tisser des alliances industrielles entre les opérateurs algériens et turcs, susceptibles de créer de la valeur ajoutée et de pénétrer de nouveaux marchés internationaux. «Il est indispensable de créer une intégration des investissements et des expertises entre les deux pays afin de permettre aux économies algérienne et turque de faire face aux défis stratégiques et mondiaux», a-t-il soutenu.
Aussi, le président du CREA a exhorté les opérateurs turcs à intensifier leurs investissements en Algérie, profitant de l’amélioration «remarquable» du climat des affaires dans le pays.
Ali Chikhi