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Le président du Conseil du gouvernement libyen à Alger

Fayez Al-Sarraj dans la posture d’un chef solide

 Le président du Conseil du gouvernement libyen est arrivé hier à Alger, au moment où le président égyptien menace d’intervenir sur le flanc ouest du pays. Cela donnerait aux pays voisins, dont l’Algérie, de revoir leur lecture de la situation.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier à Alger, le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’entente nationale de l’Etat libyen, Fayez Al-Sarraj, en visite de travail à Alger à la tête d’une délégation importante, indique un communiqué de la présidence de la République.
Cette visite s’inscrit dans le cadre “des efforts intenses consentis par l’Algérie visant la reprise du dialogue entre les frères libyens en vue de trouver une solution politique à la crise libyenne, une solution basée sur le respect de la volonté du peuple frère et la garantie de son intégrité territoriale et de sa souveraineté nationale, loin de toute intervention militaire étrangère”, conclut le communiqué.
A son arrivée à l’aéroport, Fayez Al-Sarraj a été accueilli par les trois poids lourds du gouvernement, à savoir, le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangère et le ministre de l’Intérieur.
Le président du conseil libyen arrive à Alger dans une posture bien différente de celle de sa dernière visite. Une posture confortée par les résultats obtenus sur le terrain militaire par les forces qui lui sont loyales et bien sûr par la position de son pouvoir reconnu par la communauté internationale. La délégation qui l’accompagne en dit long de ce qu’il attend de l’Algérie.
Al-Sarraj atterrit à Alger au moment où la position égyptienne enregistre une évolution inquiétante. En effet, le président égyptien, le maréchal Al-Sissi, a déclaré, sur un ton martial, que la situation en Libye a rendu une intervention étrangère plus que légitime. Cela s’entend une intervention militaire égyptienne justifiée, selon Al-Sissi, par l’insécurité aux frontières de son pays avec la Libye. Il faut, toutefois, garder à l’esprit la position égyptienne de « l’interventionnisme turque »dans la région.
Pour l’Algérie, le conflit libyen n’est, tout simplement, qu’une guerre par procuration, derrière laquelle se cachent des intérêts à la fois économiques et géopolitiques. Le président de la République, Abdelmajid Tebboune, a été, on ne peut, clair vis-à-vis du conflit. «Il s’agit du sang d’un peuple frère que l’Algérie veut préserver…», a-t-il déclaré lors de sa dernière rencontre avec la presse. Cette attitude de l’Algérie lui dicte : de rester à équidistance des parties en conflits, de jouer pleinement son rôle de messager de paix et réconciliation entre les Libyens. Déplorant «les graves dérives” en cours dans ce pays, le président Tebboune a asséné : « l’Algérie n’abandonnera pas la Libye », et « ” le problème de la Libye ne sera pas réglé sans l’Algérie.»
Pour rappel, l’Algérie s’est déclaré prendre acte de la dernière initiative annoncé par le président égyptien Abdelfatah Al Sissi, proposant un cesser- le feu. Une proposition acceptée, immédiatement par le maréchal Khalifa Haftar au moment où ses troupes essuyaient une déroute sur le terrain militaire. Cela était susceptible de lui donner un répit inestimable. Le revirement de la position égyptienne donnerait bien à réfléchir aux autorités algériennes.
Pour l’Algérie, il y a une constante qu’il ne faut, à aucun prix, écarter : que le règlement de la crise soit et reste politique et, exclusivement, entre les seuls Libyens. D’autre part, que le rôle des pays voisins soit central dans le rapprochement des points de vue. C’est, d’ailleurs dans cet esprit que le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, s’est entretenu avec ses homologues égyptiens tunisiens et saoudiens. Rappelons que, à l’image de la crise syrienne, les pays du Golfe ont mis leur nez en Libye.

Hamma Sadek

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