Dédale chez les politiques 

En vrac par Madjid Khelassi

On attendait un pack resserré au vu de la situation économique qui prévaut et, finalement, on a eu droit à une pléthore gouvernementale de chiffre 39.

Certains disent que c’est déjà dédale…au temps de la disette.

On a dû plancher longtemps pour servir et satisfaire tout le monde. Un tiers des ministres ayant servi sous Boutef, le reste un patchwork ministériel centrifuge et centripète qui va du courtisan à  l’opposant sur mesure, en passant par les adorateurs du koursi coûte que coûte sans oublier les « mignons » recommandés par qui de droit.

On a dû parler, épeler, appeler, et nommer après moult palabres.

Ah ministre ! Y’en a qui donnerait leur vie pour passer un quart d’heure dans le fauteuil. Gouvernement à double hélice, aurait pu dire un mécano au regard des profils parallèles des nommés. Tebboune a promis des ministres de 26 ans et on en a eu un : Beau gosse, star-upper, qui a dû acheter une cravate à la hâte et la fixer au milieu de la poitrine. Il y a aussi un acteur de feuilletions ramadanesques. Sonne-t-on le réveil des salles sombres et le retour des projectionnistes ? Un ministre de la Communication …ancien journaliste. Un ex-champion olympique si effacé,  Une jolie ministre de la Culture pour le décor. Le reste ne dépareille pas du tout la classique vitrine politique du pays, en vigueur depuis toujours.

Mais surprise totale : l’absence d’un ministère de l’Economie !!!  D’un secrétariat d’état à la gestion monstrueuse des hôpitaux et tutti quanti.

Échos, reflets, ricochets…le ministre des Moudjahidine toujours de la partie, un anachronique ministère  de la Pêche…générateur d’homonymies halieutiques et qui, à la fin, nous envoie sur la gueule du poisson d’élevage à 4000 dinars le kilo.

39 portefeuilles…dans un contexte économique délétère : le premier exécutif de l’après-Boutef risque de ployer sous le poids du nombre et l’enchevêtrement bureaucratique.

Ah Ministre ! Rêve de commis studieux qui vire chez nous ( depuis 1962)  à la métaphore de toutes les transgressions.

39 portefeuilles ministériels dont 5 secrétariat d’état…le montage a accouché d’une souris numérique de 26 ans. Cache-t-elle la forêt politique ou annonce-t-elle la jungle bureaucratique qui se dessine ?

Dieu du ciel, on aurait surtout eu besoin d’un super-ministère de l’Economie, un grand ministère de la Santé, un entreprenant ministère de l’école, un éthique et indépendant ministère de la Justice, un écologique ministère du pétrole, un impitoyable ministère de la consommation ( au vu de ce qu’on nous fait avaler sans traçabilité).

14 ministres en Italie, 18 en Espagne, chefs de gouvernement inclus, 19 ministres et 13 secrétaires d’état en France…Dédale chez les politiques est une invention bien algérienne.