Des condamnations d’un an et de 6 mois fermes
- L’étudiante Nour El Houda Yasmine Dahmani libérée
Le tribunal de Sidi Mhammed à Alger a prononcé hier des peines allant jusqu’à 6 mois de prison ferme à l’encontre de 20 détenus du mouvement populaire du 22 février.
Le procès des 20 détenus s’est tenu le 12 novembre dernier, ensemble avec 21 autres condamnés à un an de prison dont six mois ferme. Le verdict des 20 prévenus condamnés hier a été renvoyé ce jour-là, les délibérations s’étant prolongées jusqu’à 2 heures du matin.
L’étudiante Nour El Houda Yasmine Dahmani, arrêtée le 17 septembre dernier lors d’une des manifestations des étudiants, tenues le mardi, a été condamnée à six mois de prison dont deux mois ferme. Elle sera libérée le jour-même.
Les 19 autres manifestants ont écopé d’une peine de 6 mois de prison ferme et d’une amende de 20 000 DA. Certains d’entre eux étaient sous contrôle judiciaire et ont le droit de faire appel. Ils resteront libres dans ce cas.
Dimanche soir, le tribunal de Bainem à Alger a condamné deux manifestants à un an de prison ferme pour “incitation à attroupement” et “attroupement non armé” présumés.
Il s’agit de Yacine Elouareth et Toufik Karfa. Les deux ont été arrêtés mercredi soir lors d’une manifestation contre l’élection du 12 décembre réprimée par la police à Alger centre et qui a vu l’interpellation de plus de 150 personnes. Zinedine Elouareth, lui aussi arrêté ce soir là, a été relaxé.
Selon le comité national pour la libération des détenus (CNLD), les chefs d’inculpation “association de groupe de malfaiteurs” et “atteinte à la sécurité de l’Etat” présumées ont été avancés contre les prévenus mais ont été abandonnés par le tribunal.
Par ailleurs, le site du quotidien El Khabar a rapporté que le tribunal de Mostaganem a été placé, hier, un citoyen sous mandat dépôt pour fausse déclaration et a condamné à six mois de prison avec sursis 16 autres personnes arrêtées lors des manifestations nocturnes qu’a connues la ville samedi soir, rapporte El Khabar sur son site internet.
Les personnes arrêtées étaient poursuivies pour « atteinte à l’ordre public » et « organisation d’une manifestation non autorisée ».
A Oran, le représentant du parquet a requis, ce matin, une peine de six mois de prison ferme à l’encontre d’un jeune du Hirak arrêté au soir des fêtes célébrant l’anniversaire du 1er novembre, ajoute El Khabar.
En revanche, le tribunal de Oued Souf a reporté le procès de 4 détenus au 16 décembre prochain avec refus de les laisser en liberté provisoire.
A M’sila, sept détenus ont été présentés devant le procureur de la République. Ils ont été arrêtés lors du meeting électoral du candidat Ali Benflis, dimanche. Selon le Comité pour la libération des détenus CNLD, il s’agit de Rehali Mokhtar, Mohamed Athmane, Assil Abdelhafid Laifa, Merouane Ledjlet, Dehimi Ziane Ammar, Athmane Mohamed et Baghdadi Abderrazak.
Selon un bilan non exhaustif publié dimanche par le Comité de libération des détenus (CNLD), pas moins de 140 personnes ont été arrêtées depuis le 21 juin dernier et sont détenues.
Établi sur la base des informations obtenues auprès des avocats, ce bilan fait état de treize détenus libérés. Mais il ne prend pas en considération les arrestations temporaires.
Principaux chefs d’accusations retenus contre les prévenus : «port de l’emblème amazigh», «atteinte à l’unité nationale», «atteinte au moral de l’armée », pour les cas notamment des détenus les plus connus, à l’image de Karim Tabbou et Lakhdar Bouregâa, «appel à attroupement» ou encore tentative d’empêcher l’élection présidentielle.
R.N