Le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri, a déclaré que la famine “est devenue inévitable” à Ghaza, après que certains pays ont cessé de financer l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
Cité par l’agence de presse palestinienne Wafa, Fakhri a expliqué dans un message sur la plateforme X que, “cesser de soutenir l’UNRWA signifie laisser 2,2 millions de personnes sous le poids de la faim”.
Lundi, l’UNRWA avait annoncé qu’elle ne serait plus en mesure de poursuivre ses opérations à Ghaza et dans la région au-delà de la fin du mois de février prochain, si le financement ne reprenait pas.
Par ailleurs, plusieurs Etats et organisations ont dénoncé la décision de la suspension par certains gouvernements occidentaux de leurs financements au profit de l’UNRWA, soulignant qu'”une telle décision est irréfléchie et précipitée”.
Les pays qui ont suspendu leur financement à l’agence sont les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, l’Italie, la Grande-Bretagne, la Finlande, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France, la Suisse, le Japon et l’Autriche,
rappelle Wafa.
Le chef de l’ONG Euro-Mediterranean Human Rights Monitor (Euro-Med Monitor), Rami Abdo, a indiqué que l’entité sioniste utilisait la faim comme “une arme de guerre” pour déplacer les habitants de la bande de Ghaza et même les tuer.
Abdo a expliqué que Ghaza souffre d’une “grave pénurie” de vivres et que le flux de l’aide qui arr
ive a diminué d’une moyenne de 500 camions avant l’agression sioniste à moins de 100 actuellement, évoquant une “grave famine et des pénuries partout” dans l’enclave palestinienne.
“Les gens meurent de faim. Plus d’un demi-million de Palestiniens souffrent à cause des conditions hivernales rigoureuses et du manque de nourriture. Actuellement, plus de la moitié de la population de Ghaza souffre d’une faim extrême. Tous les habitants du nord de Ghaza sont confrontés à de graves conditions de famine”, a-t-il expliqué.
Selon lui, les soldats sionistes ont ouvert le feu sur ceux qui tentaient d’atteindre les camions de nourriture entrant en petit nombre à Ghaza du sud vers le nord, faisant des dizaines de martyrs. Le tout a été documenté, dit-il.
Et d’ajouter : “Nous parlons d’une famine délibérée, en particulier dans le nord de Ghaza, les enfants sont les plus touchés par cette situation”.
“La plupart des nourrissons ont besoin de lait et les mamans sont à peine capables de faire face à cette situation, en plus du manque de fournitures médicales et de médicaments”, a alerté Rami Abdo.
700 000 cas de maladies infectieuses et cutanées parmi les déplacés
L’autorité sanitaire palestinienne à Ghaza a affirmé avoir détecté environ 700 000 cas de maladies infectieuses et cutanées parmi les personnes déplacées en raison du surpeuplement, de la fragilité des abris et du manque de nourriture, d’eau et de soins médicaux requis.
S’exprimant hier lors d’une conférence de presse, le porte-parole de l’autorité sanitaire, Ashraf Al-Qudra, a indiqué qu'”environ deux millions de personnes déplacées vivent dans des conditions catastrophiques qui ne peuvent être décrites à mesure que les conditions hivernales s’intensifient”.
Il a souligné que l’autorité sanitaire a détecté “environ 700 000 cas de maladies infectieuses et cutanées, de rhumes, de diarrhée et d’hépatite parmi les personnes déplacées en raison du surpeuplement, de la fragilité des abris et du manque de nourriture, d’eau et de soins médicaux”.
Le responsable a appelé à la mise à disposition d’équipes médicales et d’hôpitaux de campagne pour soutenir le système de santé et sauver la vie des blessés et des malades alors que l’agression sioniste se poursuit.
Il a appelé la communauté internationale à œuvrer pour garantir un flux d’aide médicale répondant aux besoins sanitaires dans ces circonstances d’urgence.
Au 116e jour de l’agression sioniste, plusieurs citoyens palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, sont tombés en martyrs et plusieurs d’autres ont été blessés, hier à l’aube, dans un bombardement de l’armée d’occupation qui a visé des maisons et des quartiers du centre et du sud de la bande de Ghaza, a rapporté l’agence de presse Wafa.
Selon Wafa, des affrontements et des bombardements violents ont eu lieu dans la région de Batn al-Sameen et dans le quartier d’Al-Amal à Khan Yunis, au sud de la bande de Ghaza, où la mosquée Al-Farouq a été ciblée.
“Aujourd’hui (hier mardi), de nouveaux bombardements d’artillerie sur les environs de l’hôpital Nasser à Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza, ont eu lieu”, d’après la même source.
Le bilan des victimes de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre dernier s’élève à 26.637 martyrs, dont la majorité, sont des femmes et des enfants, tandis que le nombre de blessés s’est alourdi à environ 65.387, selon un dernier bilan provisoire donné par des sources palestiniennes.
En outre, plus de 8.000 citoyens sont toujours portés disparus sous les décombres et sur les routes, où les forces d’occupation empêchent les ambulances de les atteindre.
Synthèse : R.I