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Entre l’Algérie et l’Italie : une amitié qui résiste au temps et aux crises

C’est sans surprise que l’Italie a été gratifiée du titre d’invitée à la 54e Foire internationale d’Alger. Ce pays a toujours témoigné du respect à l’Etat algérien et lui a toujours exprimé sa disponibilité pour l’intensification concrète de leurs relations économiques.  

Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni a reçu, hier à Alger, le ministre italien des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso et la délégation qui l’accompagne. Les deux responsables ont discuté de coopération économique et commerciale entre les deux pays qui a connu ces derniers mois une accélération remarquable. Leurs échanges dépassent aujourd’hui 20 milliards de dollars américains par an alors que durant durant la période s’étalant de 2010 et jusqu’à la fin de 2021 ce flux s’est établi aux alentours de 128 milliards de dollars, avec une balance commerciale en faveur de l’Algérie.

Le volume de leur coopération est promis à un plus grand développement au regard des accords signés entre les deux gouvernements et des perspectives d’un partenariat dans des domaines divers et variés.

Urso a d’ailleurs qualifié l’Algérie de “partenaire stratégique pour l’Italie” et l’a remercié d’avoir accordé le statut d’invité d’honneur de la 54e édition de la Foire internationale d’Alger.

Ces propos sont loin d’être uniquement des mots protocolaires de circonstances. Les deux pays ont réellement besoin l’un de l’autre, en particulier durant la conjoncture bouleversée par laquelle passe le monde depuis le déclenchement de la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.

Hier, Ahmed Attaf, le ministre des Affaires étrangères, a été reçu par le président de la Chambre des députés du Parlement italien, Lorenzo Fontana, dans le cadre de la visite de travail qu’il effectue en République italienne.

Les deux responsables ont passé en revue le développement marquant les relations algéro-italiennes dans divers domaines. Ils ont ainsi évoqué avec satisfaction le chemin parcouru et les perspectives futures prometteuses qui se dessinent devant eux, selon un communiqué des AE.

Un axe entre Alger et Rome en train de se former
C’est donc un véritable axe qui est en train de se former entre Alger et Rome. Durant les deux dernières années, les présidents des deux pays sont rendus mutuellement visite, tandis que l’ex-chef du gouvernement Mario Draghi est venu deux fois à Alger en 2022 suivi, juste après, par l’actuelle présidente du Conseil des ministres, Giorgia Meloni.

Les Italiens semblent avoir compris ce que les autres membres de l’UE tardent à saisir. Leur salut en matière d’approvisionnement énergétique, d’accès aux marchés africains, de lutte contre la migration clandestine passe par un nouveau rapport les pays du sud de la Méditerranée. Ayant subi de plein fouet les conséquences de la déstabilisation de la Libye, ils envisagent une grande partie de leur avenir avec le nord de l’Afrique où l’Algérie joue un rôle clé et  garde entière sa gratitude à l’ancien dirigeant du groupe Eni, feu Enrico Mattei, qui avait soutenu sa lutte pour l’indépendance. Elle se souvient aussi que lors de la «décennie noire», les Italiens ont continué à apporter leur aide économique et à maintenir leur présence au pays contrairement aux autres pays occidentaux qui l’avaient boycottée.

Ces éléments psychologiques, qui s’ajoutent à la proximité géographique et culturelle, font qu’il était naturel de se serrer les coudes entre les deux nations en cette période trouble et incertaine. D’autant plus que les Italiens témoignent un véritable respect pour l’Algérie et une disposition enthousiaste à investir dans son économie, en y transférant leur savoir-faire.

L’accueil grandiose réservé au président de la République Abdelmadjid Tebboune lors de sa visite d’Etat en mai dernier 2022 renseigne sur ce penchant qui ne se limite pas à de simples déclarations d’intentions.

A chaque fois que des responsables italiens viennent en Algérie, leur visite est sanctionnée par des accords concrets ou, du moins, des projets faisables.  Cet intérêt ne se résume pas au secteur de la pétrochimie, mais inclut l’électricité, les énergies renouvelables et la fabrication d’équipements industriels ainsi que les mines, l’automobile et le textile.

Mohamed Badaoui

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