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Energies renouvelables en Algérie : la sécurité énergétique réside dans le solaire

 Bien qu’elle soit un pays producteur de pétrole et de gaz, l’Algérie ne pourra garantir éternellement ses besoins grandissants, d’où la nécessité de se tourner résolument vers les énergies renouvelables. D’autant qu’‘’elle dispose de dix ans pour sortir de cette dépendance et réaliser des projets d’économie d’énergie’’, avait indiqué, il y a une année, l’ex-ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour.

 Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, l’expert et consultant en transition énergétique, Tewfik Hasni, a tenu, lui, à expliquer que ‘’la sécurité énergétique n’est ni dans le pétrole ni dans le gaz, mais dans le solaire’’. Et de poursuivre : ‘’ Le potentiel de l’Algérie est l’un des plus importants du monde en ce qui concerne l’énergie en général et le solaire en particulier’’, précisant que ‘’le solaire représente 37 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an’’. Les créneaux sont multiples, comme le solaire thermique par exemple, qui est constitué essentiellement de verre et plaques métalliques. Des matières disponibles dans notre pays, dira l’expert.

Avec 3 000 heures d’ensoleillement annuel moyen, la ressource ne manque pas. Seulement, elle n’est pas ou très peu exploitée : l’Algérie continue de produire 99 % de son électricité à partir des énergies fossiles : le gaz

Accusant un retard en matière d’exploitation des énergies renouvelables, l’Algérie est appelée à s’engager dans une nouvelle ère énergétique durable. A la faveur du programme de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique qui a vu le jour en 2016, celui-ci consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de l’ordre de 22 000 MW à l’horizon 2030 pour le marché national, avec le maintien de l’option de l’exportation comme objectif stratégique, si les conditions du marché le permettent.

En novembre dernier, le président de la République avait fixé à trois mois, le délai accordé ‘’aux établissements et aux structures de l’Etat’’ pour passer à l’énergie solaire. Mais c’est tirer des plans sur la comète.

Le potentiel national en énergies renouvelables étant fortement dominé par le solaire, l’Algérie saisit donc cette opportunité pour en faire un levier de développement économique et social. Des projets ont été lancés par ci par là, mais l’opération reste globalement timide, si l’on excepte l’installation en 2017 de panneaux photovoltaïques dans certains sites comme le marché de gros de Attatba et au niveau de certaines coopératives agricoles dans le sud du pays. Toutefois, ce genre d’installation ne suscite pas l’engouement des particuliers, car il est coûteux.

D’ici 2030, le pays ambitionne de disposer d’une énergie renouvelable permettant une production d’électricité destinée à la consommation nationale de 27%. Dans cette perspective, plusieurs actions et projets rentrant dans le cadre de la promotion des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie sont concernés par le financement du “Fonds national pour la maîtrise de l’énergie et pour les énergies renouvelables et de la cogénération”, et ce, en vertu de l’arrêté interministériel du 23 février 2022 déterminant la nomenclature des recettes et des dépenses imputables sur ce Fonds.

Un fonds pour les projets de l’énergie et des EnR

Pour les actions et projets, autres que ceux concernés par la compensation des surcoûts, le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables fixe les priorités, les conditions et les critères des opérateurs pour bénéficier des dotations du Fonds aussi bien pour la production des énergies que pour les actions de maîtrise.

Rappelons que dans le domaine de la maîtrise de l’énergie, le Fonds assure des financements aux industriels en vue de l’amélioration de l’efficacité énergétique des équipements et appareils de fabrication nationale, aux projets visant l’introduction et la diffusion des lampes performantes et des équipements et appareils électroménagers performants, la diffusion du chauffe-eau solaire individuel et collectif, ainsi que la conversion des véhicules légers, industriels et bus au GPL/c, au GN/c et au dual-fuel. Il soutient aussi l’acquisition de véhicules électriques et des bornes de rechargement des véhicules électriques pour les particuliers.

En novembre dernier, le département de la Transition énergétique et des énergies renouvelables avait retenu 11 sites pour la réalisation du projet de “Solaire 1.000” qui comprend des stations de production d’énergie solaire d’une capacité globale de 1.000 mégawatts. Dans la foulée, le président de la République avait, lors d’un conseil des ministres, donné des instructions pour que toutes les communes du pays commencent à utiliser l’énergie solaire dans l’éclairage public, y compris au niveau des voies express et les zones montagneuses à l’instar des Aurès, l’Ouarsenis et Djurdjura. Le secteur du bâtiment et des travaux publics n’est pas en reste, la politique préconisée est d’orienter progressivement ce secteur vers l’adoption de normes environnementales peu énergivores permettant d’éviter l’utilisation de matériaux nuisibles à l’environnement, mettant l’accent sur l’interdiction d’utilisation du bois dans les projets de réalisation de logements, et son remplacement par le PVC afin de préserver la richesse forestière.

Enfin, l’expert Tewfik Hasni a tenu à mettre l’accent sur la diversification de nos ressources énergétiques pour pouvoir nous adapter aux marchés futurs. Cela passe bien évidemment par la levée des contraintes, souligne-t-il, et la libération de toutes les initiatives d’investissement, car e pays bénéficie de tous les atouts lui permettant d’assurer sa sécurité énergétique. Encore faut-il saisir que nos politiques se départissent des visions du passé.

Omar Agadir

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